mardi 6 mars 2018

La charade du lombric


Ceci est une charade, malgré les apparences, une charade et une…. Méditation ?

 

Je ne suis pas un ver de terre ni un enculeur de mouches.

 

Je ne ferais pas de mal à une mouche. En général, j’attendais les mouches, jusqu’au jour où, essayant la recette de Lautréamont : « Pour tuer des mouches, voici la manière, la plus expéditive, quoique ce ne soit pas la meilleure : on les écrase entre les deux premiers doigts de la main », j’éprouvai la surprise jouissive   d’en avoir tué une et de tenir la vie d’une mouche entre mes mains.  

 

La mouche ne bourdonnait plus, elle ne bougeait plus. « N’importe, c’était une mouche à merde », dit ma mère. Or il n’y a pas de tentation de merde. Longtemps j’ai chassé mes tentations, et puis je les ai laissées bourdonner à mes oreilles, ces « personnes d’un monde sans lumière » (Philippe Beck), s’insinuant en points d’interrogation pour que la foi vienne de ce qu’on entende, « fides ex auditu », comprenant sans rien voir, car « le tact » est le premier des moyens par lesquels on entre en sensation, dit Condillac, je n’ai pas dit en connaissance, encore moins en connaissance de cause, car on peut tout comprendre, excepté les causes. Je ne fais plus de mal à mes tentations, sachant qu’on peut résister à tout sauf à elles (Oscar Wilde), que je n’ai pas l’âme combattive et que je veux me donner licence de plaisir – j’ai longtemps cru que l’on n’avait pas le droit au plaisir -. Pas plus qu’il n’y a de liberté qui n’excède celle de choisir, il n’existe de joie qui dépasse le plaisir -.

 

Je ne fais pas de mal à mes tentations, car les mouches ne m’ont jamais emmerdé. Je ne peux pas en dire autant des chats : qu’est-ce qu’ils m’ont fait chier, les chats ! Surtout quand Plouque chiait dans mon lit. Ma mère avait deux chats, ils s’appelaient Plouque et Schizo. N’ayez jamais peur des animaux domestiques ! Si vous n’aimez les griffes ni les crachats, vous courrez après la félinité sans être jamais un bon coup. « J’ai jamais tué d’chats, ou alors y a longtemps, ou bien j’m’en souviens plus. » Pauvre brelle ! Tu es bien un abbé de t’en vanter.

 

Alain Breton me dit un jour : « Vous écrivez de la poésie de qualité » - encore heureux -, « même si vous la parsemez de trop d’adverbes. » Jésus a écrit sur le sable, seules Ses Paroles sont restées. Ses paroles-roc n’ont pas fondé une maison sur le sable, où fondit ce qui resta de ses écrits. Les paroles demeurent et les écrits s’envolent. Socrate s’accusait d’écrire des vers de mirliton qui étaient demeurés à son époque. D’où le fait que la passion du buveur de ciguë ampoula et ne put jamais tout à fait se disculper des deux chefs d’accusation d’impiété et de corruption de la jeunesse. Car le Verbe est un pieu qui permet de saisir l’axe et la rotation de la terre, mais quand on est pieux, on n’écrit pas.

 

Imaginez, si j’avais écrit des vers de mirliton ! Aujourd’hui, vous me traiteriez de chauffard. J’aurais joué du shofar jusqu’aux entrailles de la terre, d’où seraient remontés les vers, pour rendre des comptes à cause du sang qui crie. Mais quand on scinde un ver de terre, ses anneaux ne saignent pas.

 

C’est le docteur Antoine qui m’a appris que les vers disposaient d’un système d’anneaux si complet, dans chacun de leurs centres vibratoires, que je pouvais les séparer, ils continueraient de se reproduire. Dans le jardin plein de mauvaises herbes où mon père élaguait des arbres, j’essayai le système du docteur Antoine et le miracle de la multiplication des vers. Je supposai qu’il avait réussi. Le docteur Antoine était l’ami de mon père et reprochait à ma mère, dont il était le médecin traitant, de l’accuser d’être à l’origine de ma cécité. Après quoi, poussant un grognement de propriétaire d’une centaine d’appartements trop imposés, il se plaignait de payer tant d’impôts. Il n’était pas un lombric. Son but était d’amasser du pognon et des briques, celles-là mêmes avec lesquelles on avait construit la tour de Babel qui devait s’élever jusqu’au ciel, avant que les Hébreux esclaves en Égypte ne dussent ramasser des briques jusqu’à l’exode mosaïque. Le docteur Antoine ne l’entendait pas de cette oreille qu’il avait dure, il ne disposait pas de ces lumières. « Sépare les anneaux des lombrics, tu verras, ils se reproduiront », me conseilla-t-il. J’ai séparé les anneaux et j’ai perdu mon alliance. Je ne me suis pas reproduit. Je ne sais pas ce qu’il en fut des vers, car nous avons dû quitter le jardin. Les mauvaises herbes poussaient trop drues sous la culture biologique.

 

Mon premier est le oui italien.

Mon deuxième rétorque le oui au non.

Il n’y a que mon premier troisième qui coûte.

Victor Hugo a écrit l’homme qui mon quatrième.

On met les barres sur mon cinquième.

Je propose deux définitions pour mon tout :

 

- La première est la définition de la reproduction des lombrics selon le docteur Antoine.

 

- Mon tout est mon trou dans l’énoncé de cette idée maurrassienne qui forme la seconde (« ô scandale ! Il nous a menés sur ces terres innocentes pour en arriver là.  - Réfléchissez d’abord, vous vous scandaliserez ensuite « :

 

L’individu forme-t-il jamais la société ? « Considérons encore le monde des êtres qui vivent. Il y a des espèces (elles sont très inférieures) où l'individu détermine une sorte de société ; ce sont les espèces où la reproduction s'opère par voie de » mon tout. « Il faut chez l'animal supérieur un couple, il faut deux individus très différents pour produire un troisième individu. Cet être nouveau ne naît pas d'un générateur, ni même de deux générateurs, mais plus subtilement de la société de ces générateurs. »

 

Donc antérieurement, il faut du même ; supérieurement, il faut de l’autre. Ce n’est pas à dire qu’au commencement était de l’autre. Et l’homme ne naît pas d’un père et d’une mère, il naît de la société de leur amour.

 

Maurras en tire d’autres conséquences ou propositions. Certaines sont enthousiasmantes et d’autres discutables. Je vous laisse les apprécier :

 

- « Vraiment, comme Léon de Montesquiou l'a si bien remarqué dans La Raison d'État, l'on ne peut pas dire : « 1o L'homme, 2o la société. » Il faut absolument se ranger au parti de dire : « 1o La société, 2o l'homme. » 

 

- « Comme elle est supérieure à l'individu, la société est supérieure à l'État. Il est bien une pièce centrale de la société, mais ajustée pour la défendre et l'organiser, non pour la détruire. » « L’État, quand il est bien institué », n’a presque jamais « affaire aux individus.  C'est sur les sociétés dont il a la charge, et c'est aussi sur leurs rapports mutuels, que s'exercent ses principaux attributs : seuls les criminels, avec les héros et les saints, personnalités d'exception, ont des rapports avec l'État qui a le droit de connaître ces anomalies, ou pour les honorer, ou pour les châtier. »

 

Mais je décide pour vous que, dans les deux énoncés suivants, Maurrasexagère :

 

« Si la société humaine produit l'individu humain, elle ne peut pas être composée de ce qu'elle produit, d'individus. La société est composée de sociétés, c'est-à-dire de groupements d'êtres humains qui pourront être hommes un jour à la faveur de la Société, mais auxquels il est naturel, en attendant, de vivre groupés, soit pour continuer la vie, comme c'est le cas des familles, soit pour la fortifier, l'accroître et l'embellir, c'est le cas des communes et des syndicats, des nations et des religions, des corps, des compagnies littéraires, scientifiques ou artistiques », des « cafés » et des « congrégations ».

 

Je proteste. Il est vrai, à mon grandregret, que la société produit les individus et non le contraire, mais des individus puisant dans la tradition des sociétés qui sont à l’œuvre dans la société, peuvent former la société, sans que l’État, qui laisse faire cet individualisme à l’œuvre dans la société, ne la détruise.

 

- L’homme ne peut vivre sans s’associer, car il ne naît pas un tout parfait et solitaire, qui profite de la société pour accroître la force de sa monade. Mais quand il « rentre dans l’indépendance » comme le dit Rousseau dont Maurras est ennemi de la pensée trop solipsiste, exotique, romantique ou trop vague, l’homme peut former des familles pour prêter son concours à la perpétuation de l’espèce ou de la société. Mais Maurras oublie qu’il ne s’associe que sur la base du volontariat et à des « groupes facultatifs ». Le corporatisme est d’une organicité séduisante, mais les corps politiques ne doivent pas écraser les corps humains.

 

- Car « la société » ne produit pas seulement « la faune et la flore humaine des individus différents », mais aussi, quoique Maurras le nie, « l’introuvable individu » et Mozart qu’on assassine. Cependant, dans l’idée que l’individu est introuvable, il me plaît que, pour Maurras, notre « société humaine » ne soit pas « débitrice des plus vastes génies qui ont toujours reçu d'elle bien plus qu'ils ne lui ont apporté ». Cela évite de diviser la société entre anonymes, personnages et personnalités, comme le fait la société individualiste.  Mais je n’ai pas fait le deuil de la personne humaine.

 

Résolvez la charade en MP, pas en commentaire sur le blog, mais soit par la messagerie de Facebook ou de Twitter, soit en envoyant votre réponse à mon adresse courriel :

 


 

Vous pouvez aussi disserter sur les thèmes évoqués.

mercredi 6 juillet 2016

La charade qui apprend à mourir dans la misère

"On n'a rien donné quand on n'a pas tout donné " "Ma cassette, ma cassette !" La bande magnétique a pris le même nom que le ballot d'or. Il n'y a pas de hasard sémantique. Un des espoirs des cartographes de l'au-delà comme François Brune est que toutes nos pensées soient enregistrées. Quelle folie ! Je préfère oublier les matins qui ont précédé mes nuits d'agonie. Comme le péché originel est le revers ou la perversion de la communion des saints, la rémission des péchés en est l'omission. Elle abolit l'effet miroir qui exigerait le purgatoire, cet antichambre du ciel. NOs actes nous écraseraient, mais nous serons jugés sur l'amour. "Les gens heureux n'ont pas d'histoire", mais ceux qui ont trop de mémoire ne sont pas des gens heureux. On oppose l'histoire à la mémoire. Opposition fantaisiste ! "La mémoire", c'est aujourd'hui le nom de l'histoire fabriquée, de la légende volontaire. Il n'y a pas de précédent où une époque ait volontairement inventé sa mythologie. Homère n'a pas fait exprès d'en rajouter, il ne savait pas qu'il mentait. Chez nous des Lumières, même le mythe doit être rationnel. Saint Augustin a dit bien avant Jung qu'il existait un archétype raisonnable (de Trinitate, livre IX), à travers cette Lumière de Vérité qui nous vient de l'Eternel. Les hypermnésiques ne sont pas heureux. Leur mémoire n'a pas l'imagination nécessaire pour recomposer leurs souvenirs. Leurs souvenirs sont des perceptions passées, ils ne sont pas des images transformées. Les gens qui ont trop vécu n'en éprouvent que de la fierté. Leur aventure personnelle a rencontré des circonstances, et leur destin ressemblé à leur caractère. L'âme, c'est l'identité personnelle. La personnalité, c'est le halo historique. La renommée est à l'homme mort ce que la réputation était de son vivant. Mais le salut n'est pas la renommée. Il y a un saut qualitatif entre la renommée des livres sapientiaux et la croyance en la résurrection des morts du livre des Machabés. Dieu était-Il avare ? Sinon, pourquoi Son Fils a-t-Il dit qu'il avait le pouvoir de donner sa vie et le pouvoir de la reprendre ? "On n'a rien donné quand on n'a pas tout donné." Mais si on ne donne pas sans retour ? Le décalogue est-il de droite ? Pourquoi ne vise-t-il que la préservation du bien personnel au détriment du bien commun ? Pourquoi le riche se plaint-il d'être un contribuable ? La citoyenneté serait-elle censitaire ? Il y a deux Républiques des cons : la République des contribuables et celle des consommateurs. Pourquoi les marxistes sont-ils les seuls à parler de "fétichisme de la marchandise" ? Pourquoi l'économie de l'offre ne lance-t-elle jamais d'appels d'offre à ses clients satisfaits ou remboursés ? Pourquoi la parabole où l'enfant dépense sans compter et vit comme un porc au point de les garder, est-elle nommée de mon tout alors que le père de cet enfant passe de l'avarice à mon tout ? - Mon premier se met à la place, c'est le préfixe latin de l'empathie ; - mon deuxième est la modalité la plus simple du parler et traduit l'incidente "inquit" ; - Hardis, mes troisièmes ; - la rivière a mon quatrième au milieu de la chambre du cordonnier des Marches du palais ; - mon cinquième est la finale de ma quatrième ; - et mon tout est le contraire de l'avarice. Répondez ici, pas sur les forums ni en commentaire sur Facebook, vous casseriez le jeu comme ceux qui ne pratiquent pas les prix décidés par les initiés du délit financier cassent le marché. julien.weinzaepflen@laposte.net Vous serez classés par ordre d'arrivée et de pertinence : décomposition de la charade, efort dissertatif, etc. Ne vous méningez pas

jeudi 28 mai 2015

La charade de la santé

Bonjour, comment allez-vous ? On sait (certains se répandent là-dessus jusqu’à la défécation) que l’origine de cette question est versaillaise - on prête bien  au monarque absolu  d’avoir dit : “L’Etat, c’est moi”,
 
Dans nos régimes où l’Etat exerce un contrôle et une spoliation absolus(?), à défaut de gouverner et de protéger absolument. Nos régimes ne sont pas étatistes et si elle venait un jour à être renversée, ce qu’à dieu ne plaise, car c’est un équilibre comme un autre, la République n’inspirerait pas la même nostalgie qu’ont gardé pour le communisme ceux qui étaient sous son joug, car c’était un régime protecteur. -
 
Dans quel état errez-vous? La question est commune, bien qu’elle ne s’adresse qu’aux ivrognes, et tout le monde ne boit pas jusqu’à se mettre minable, tout le monde ne se saoûle pas jusqu’à ‘'l’infini, il y a même des abstinents complets par choix, sacrifice, privation surmontée ou non, ou qui ne souffrent pas de leur abstinence. 
 
“Dans quel état errez-vous ?” La question est commune et pourtant versaillaise, sous sa forme plus commune encore de
“Comment allez-vous ?”
 
La question comporterait des points de suspension, qui n’auraient pourtant pas été nécessaires avant la naissance de l’intimité, à cette époque du plus grand lustre classique où, en même temps que les bones manières, l’étiquette imposait aux courtisans d’assister au lever du roi et de l’entendre en le humant s’asseoir sur sa chaise percée, peu reluisant dans sa malpropreté ordinaire, que compensait à peine la poudre, l’hygiénisme n’ayant pas encore pasteurisé les consciences, qui se laissaient pourtant aseptiser jusqu’à souffrir des points de suspension pour ne pas ajouter “à la selle” à “comment allez-vous ?”.
 
“Valeo”, “je me porte bien”, répond-on pour ne pas entrer dans les détailles et ne pas infliger à ses contemporains, non pas le récit courant et odoriférant de ses selles, mais les affres complaisantes de sa vie intime, avouable et inavouable.
 
La bienséance exige qu’on ne se plaigne pas. Ni qu’on n’exhibe le pathétique de sa vie manquée, de ses talents gâchés ou de ses peines de coeur.
 
D’ailleurs, de nos jours où il paraît qu’on ne supporte plus la mort et pas davantage la souffrance, sauf lorsqu’elle se confesse sur les divans improvisés de la confidence, certains préviennent les réponses affligées :
“Comment que ça va bien ?”
 
La manière d’entrer en relation par-delà l’alternance des jours et des nuits montre la différence des préoccupations d’une ère de civilisation à l’autre. Les musulmans se souhaitent la paix. Ils espèrent faire droit et bon visage devant un dieu trop grand. Nous souhaitons que Dieu sauve notr eâme, car nous espérons mener grand train devant un dieu ilimité. Notre espérance ne connaît pas de bornes. Notre espérance  est pleine d’orgueil.  C’est pourquoi il nous paraît indigne de notre condition que Dieu n’aille pas jusqu’à nous arracher à grand prix d’un grand péril. Et nous nous interpellons
“Salut, ça va ?”
 
IL y a beaucoup d’orgueil dans l’espérance du salut. Et comme le paradoxe n’est jamais très loin du paradis, ceux qui ont l’espérance du salut chevillée au corps ont fait de l’orgueil le premier des sept péchés capitaux. Il serait presque impardonnables d’être orgueilleux, alors que, si je ne m’abuse, le péché est de se prétendre quelque chose en face de l’Infini. Le péché n’est pas l’orugueil, mais c’est la prétention.
 
Notre verbe est plein d’injonctions paradoxales et produit des effets d’hétérotellie : nous atteignons le contraire de ce que nous souhaitons. Les musulmans n’atteignent pas la paix, quand nous qui avons faim et soif du salut, vivons dans des sociétés globalement pacifiques, si elles contribuent pour une part non négligeable à la guerre ambiante, mais dont la richesse est contraire au dépouillement qu’exige le salut.
 
“Salut, ça va ?” “Bien”, je suis homme de bien, et je me porte bien “valeo”. Je me porte tout seul. Je me porte comme un charme. Mais il faut que le salut vienne dissiper le charme solitaire de ma fanfarone bien-portance, “je suis malade” :
 
.
 
“Quoi ? Tu es malade ? Cela se peut-il ? Mais qu’est-ce que ça vient faire ici ? Et de quoi tu es malade ? De ne pas aller à la selle ?”
 
Vous ne croyez pas si bien dire. J’ai entendu la chose de mes oreilles, mais ce n’était pas à propos des déjections canines ou fécales, ce n’était pas à propos de la merde, c’était encore moins à propos de la virilité (la soixantaine est la décennie du sexe, la soixante-dizaine est la décennie de la prostate), c’était à propos de la pisse.
 
J’étais dans une des tours de l’hôpital Bichat, et j’avais pour voisin de chambre un Africain, nanti d’une femme adorable, et qui, venant d’être opéré, redouta, comme il ne se sentait plus pisser, qu’il allait mourir. Il appela sa “maman”, sa femme qui était à côté de lui n’arrivait pas à le calmer. J’en fus bouleversé et sentis toute mon impuissance.
 
Pourquoi, entre la scatologie et l’eschatologie, il n’y a qu’un “ès” de différence ? J’ose à peine rappeler que la proposition “ès” était la contraction de “dans les”. Donc, par un syllogisme insensé, je pourrais en déduire, si j’étais blasphémateur et favorable au droit au blasphème, que, si on est dans l’”ès”cathologie, on est dans la merde...
 
 
Mais en voilà assez. Il ne faut pas tuer le Verbe pour un bon mot.
 
En selle !
 
IL y a un lys dans ma première d’après Balzac, ce n’est pas un os dans le potage, c’est le titre d’un roman cougare (deux syllabes) ;
mon deuxième est le pronom de celui à qui l’on parle et son homonyme est le verbe de l’occision ;
mon troisième est le verbe qui exprime ce qu’on fait quand on parle, c’est aussi le contraire de faire ;
Mes quatrièmes peuvent être de boeuf ou déclencher une crise.
Et mon tout se dit d’un état maladif.
 
Résolvez cette première énigme ici:
ou :
 
D’où vient que l’état maladif soit désigné par un dérivé de l’adjectif qui a pour radical le verbe de la bien-portance ?
 
C’est comme cet autre mot. Je n’ai jamais pu l’entendre sans commettre le contresens de le croire sympathiques alors qu’on devrait avoir “peur la nuit” quand on rencontre ce “mauvais garçon” :
 
 
Mon premier est le participe passé d’un vieux verbe de souffrance, coommandé par le même préfixe grec que celui du discours sur les maladies ;
mon deuxième a trop abusé du fruit de Bachus ;
je vous laisse, je vais prendre mon troisième.
Et mon tout est “propre à un individu qui inspire de la méfiance”, pas du tout bonhomme, l’individu
 
Résolvez cette autre énigme de l’invalide bonhomme ici :
 
ou
 
C’est un jeu, vous avez jusqu’à dimanche et vous serez appointé selon l’ordre d’arrivée et la pertinence (développement, décomposition) de vos réponses.
 

vendredi 5 septembre 2014

La charade de la patience et du don

Amateurs du casino des charades, soyez plus heureux que les flambeurs du gouvernement Valls et Flamby, qui misent au casino de l'économie ce qui n'est pas de leur fonds. Ce matin, les grands mots me réveillent et m'ont soudain fait un devoir de vous préparer trois charades, où si pouvait s'entrechoquer le sens pour vous faire signe comme fable, j'aurais été un moraliste affable et passable, moi qui suis d'un moralisme douteux. Mais, pour que vous ne m'accusiez pas de vous perdre dans mes méandres, que je commence par vous donner le dernier mot de ma fable, tel qu'il vous suffirait de lire ma morale pour que tous mes mots vous y soient donnés comme par le dictionnaire, mais les définitions que je sous-entendrai dans ma morale iront du dernier au premier des mots à deviner, la morale est devineresse et Göthe, dont je suis en train de lire "Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister" parce que je suis un éternel apprenti, dit que les arrêts de la raison ne valent que pour un coup, mais ceux du coeur sont universels. Aussi y a-t-il plus d'hommes raisonnables que d'homme de coeur, car la raison suppose un jugement extérieur, et peu d'êtres aiment habiter leur intériorité. Voici donc la morale de ma fable : Il faut persévérer en son humeur et faire preuve de beaucoup de patience pour parvenir à donner sans compter. Ceci étant posé, il nous suffit de remonter la pelote en partant du dernier mot défini, qui sera celui de la première charade à trouver, car j'ai l'esprit d'escalier, d'association et de contradiction, mais "Les derniers seront les premiers", tant il est vrai que le don n'est pas facile, même celui qui paraît sans discernement. Le don sans discernement, c'est le tout de ma première charade, dont mon premier n'est pas simple amateur ; mon deuxième retient l'eau en vrai mur des barrages ; mon troisième doit garder le lit, ce qui donne l'attribut en trois syllabes de la position du malade. Mon tout est un don sans discernement, qui paraît bien improprement retenu par ma deuxième, car si l'on élève un barrage contre le Pacifique, l'océan rompt les barrages. On définit parfois "le sentiment océanique" comme la sensation que tout se dissout dans le divin. Or l'océan n'est pas pacifique, comme le roman de Marguerite Duras ne le prouvent que trop. Pourquoi les noirmoutrins (habitants de Noirmoutiers) disent-ils qu'ils vont "à l'océan" plutôt qu'à la mer, et que ça les apaise ? en vérité, la dualité à la fois contraire et complémentaire qu'il y aurait entre la transcendance et l'immanence océanique se synthétise sans se résoudre dans l'incandescence avec laquelle l'océan rompt les barrages. Et nous donnons sans discernement, plutôt que de faire d'un don le fruit mûri d'une décision. Le premier don est impulsif, nous allons l'auréoler de patience, mais prenons garde qu'à force de travail, il ne perde une impulsivité qu'il doit garder en dernier ressort. Comme la vertu que je vais dépeindre n'est pas aisée pour une âme volcanique, et que je suis loin de la posséder, laissez-moi la grimer sous un masque assez peu gentil. Mon premier vous dira la taille de mon amie. Grande, élancée, sa sveltesse la rend ennemie de la largeur des hanches et du bassin, ma première est sa ligne... Mon amie s'appelle presque Amie, il vous suffit de permuter une lettre et de la doubler à l'écrit, vous aurez son prénom, ma deuxième, qui est celle de la chercheuse de "moments parfaits" de "La nausée" de sartre, ressourcement en perfection d'Antoine Roquentin. Mais la perfection n'est pas de ce monde, et le "moment parfait", celui de la plus grande connivence et harmonie entre deux coeurs, ne se confond pas avec le kairos, le "moment favorable" pour changer de vie et faire son salut, tellement plus-que-favorable (et non plus-que-parfait), ce kairos, ce moment, qu'il n'y a même plus à le discerner. (Je bois pour me maintenir en état d'imperfection.) Mon ammie s'appelle donc Amie+1 dans l'alphabet. Une certaine Madame Ernaux porte ce prénom dans la littérature. Devrais-je l'avouer ? J'ai été reçu au CAPES et ai obtenu 18 à ma dissertation, en devant traiter un sujet qui supposait une connaissance de l'oeuvre de cette Madame Ernaux, dont je n'ai jamais luu un traître mot, mais seulement entendu le grain de la voix. Mais que diriez-vous si mon amie était crottée comme la princesse de la butte et que ses habits soient rongés de ces petites bêtes qui les auraient troués, parce qu''elle n'a pas d'argent pour se payer de la naphtaline ? Ma belle est grande amie a donc des habits troués par des bêtes qui sont des homonymes des contes ou de la supercherie superstitieuse. Karl-Gustave Jung croyait pourtant que ces légendes correspondaient à des archétypes vivants dans notre âme, mais qu'il fallait raviver, de sorte qu'il n'y aurait pas de vraie différence entre mythologie (j'ai des mittes au logis) et religion. Comment lutter contre les petites bêtes qui grignotent les textiles ? Les textiles de ma grande amie sont grignotés par les petites bêtes, et ma grande ami est rongée par la patience qu'exige la vertu cachée dans mon tout, que je vous ai déguisée, car cette vertu est entre autres une patience dans la douleur de me supporter. Car je ronge plus que j'aime, et mon amour, s'il ne lutte, grignote la place de l'autre, là où aimer, ce serait donner plus de place à l'autre, tandis qu'érotiser cet amour, ce serait se réjouir avec un quasi fétichisme de ce surcroît de place qu'il aurait su accaparer, de façon qu'"entre elle et moi, plus il y a d'espace et moins je respire, je l'aime à mourir !" Rien n'est plus contraire au tout de ma troisième charade que ce pathétique étalé par ses deux premiers que voici détaillés : Les tirades des tragiques commencent souvent par une interjection (mon premier), complété d'un adverbe interrogatif, que l'on trouve aussi dans la classe des pronoms relatifs. Mon troisième est une conjonction de coordination qui a la valeur de "et" dans les phrases négatives. Ma quatrième n'est pas la croûte du pain. Mon cinquième est la boisson qui infuse. Et mon tout est cette égalité d'humeur avec laquelle je souhaite être supporté dans mon torrent verbal et que vous résolviez mes énigmes ici (plus vous décomposerez, plus vous gagnerez de points) : julien.weinzaepflen@laposte.net, vous souvenant qu'il faut beaucoup d'égalité d'humeur et de patience pour discipliner la pulsion de donner sans mesure afin qu'elle devienne un acte généreux comme un art libéral.

dimanche 18 mai 2014

Perles de charades (les labyrinthes et les forêts)

Voici quelques quignons semés dans ma pinède pour m'aider, tel Poucet, Ariane de ses frères, à, taureau, sortir du labyrinthe. Commençons par les perles de composte. Composte un peu scolaire de Ludo qui, comme il ne graisse pas le charadier, est cité sans conviction dans ce tableau d'honneur : "Bonjour, Julien, Tout cela me semble très facile, tu m'as habitué à mieux ! 1 Ca, la moitié du Général Caca ! 2 Nos 3 Pet, le vent qui annonce ce fameux Général ! Mon tout est donc la canopée. Allons-y pour la deuxième qui est encore plus facile ! 1 Cil, ce battement chez les femmes qui peut faire chavirer les hommes ! 2 Veste, qu'on peut se prendre quand on se fait des idées mais jamais après un battement de mon premier ! 2 Re Mon tout est donc le sylvestre qui pour moi n'est pas un dieu mais des habitants plus ou moins magiques des fôrets dans l'héroic-fantasy. Amicalement, Ludo" Il est vrai, Ludo, que j'aurais dû désigner le tout de ma deuxième charade comme la désignation adjectif et non nominale du dieu latin des forêts. Voici la version mustaphienne du même syllabaire : " Charade 1 Canopée = c, a, n, o, p, é, e. 1 ca = c, a = moitié de caca (où je suis). Aussi : « cas de forme sajeure ». 2 nos = n, o, s. Dans les mots croisés, on aurait eu $ »refus anglais ». 3 pet = p, e, t. = « pet-de-nonne ». Vers 95, des explorateurs (ou comment les appeler) ont construit $ »le radeau des cimes. J’ai trouvé ça extraordinaire. J’en ai parlé aux élèves en leur demandant si elles savaient ce qu’était la canopée. Elles ne savaient pas et quand je leur ai parlé de cette expédition pour explorer la forêt amazonienne (ils disaient que c’était le seul moyen), l’une d’elles a dit : « mais ça n’est pas nouveau ». J’ai tenté de les convaincre qu’il ne fallait pas donner dans la $ »néolâtrie » (culte du nouveau = « il n’y a de vrai que le neuf ». Charade 2 Sylvestre s, y, l, v, e, s, t, r, e. 1 cil c, I, l. 2 Veste v, e, s, t, e. Pour Iena, on a parfois cette définition de mots croisés : $«veste allemande par Napoléon.» 3 re r, e. On ne pense pas assez à d’autres sens de ce « re », le prenant trop souvent pour le préfixe de la répétition. Exemple, « reprendre » n’est pas $ »prendre » de nouveau mais « en retour » « en sens inverse ». Exemple : « donner, c’est donner, reprendre, c’est voler ». Mon amitié à Nathalie." Chateaubriand a inspiré Benoîte : " Je comprends maintenant pourquoi tu parlais de chlorophylle et de lumière! [...] En ce qui concerne le texte de Chateaubriand, ce qui est remarquable c'est que tous les domaines de la nature,l'animal,l'humain (représenté dans le mythe),le végétal et le minéral sont liés et semblent ne former qu'un seul ensemble. Il en parle comme d'une matière vivante, spirituelle même. S'y mêle aussi le mythe (religieux) avec le bison orné de deux croissants comme une déesse antique. Voyageur de bibiothèque mais voyant spirituel, il nous parle d'une certaine" matière" qui serait naturellement "lumière"( lumière dans l'esprit). On peut n' y voir que le lyrisme littéraire, un peu comme le romantisme allemand mais si on pouvait considérer la nature de cette façon, nous les cartésiens dégenérés que nous sommes, ça nous sauverait! Pour ma part j'aime le végétal mais dans ce texte tout se transforme (se transmute) et c'est ça qui est intéressant. C'est drôle que tu aies choisi ce thème car d'après mon humble point de vue et mon ressenti ( je le voyais encore aujourd'hui), la nature change en ce moment. J'en ai même fait la réflexion hier. Il y a une intensité nouvelle. Difficile à formuler. Des couleurs plus intenses. Les poêtes et les peintres le verraient s'il y en avait encore...Décidément, quand tu es "branché" sur une certaine dimension, tu les vois les choses..." Correspondance charadière, ma réponse à Benoîte : " La critique considère généralement le texte de Chateaubriand comme la première apologie de la nature à l'état sauvage, qui ait pris place dans l'histoire littéraire, à côté du languissement de Rousseau devant la belle Nature, créant l'exotisme et l'orientalisme du romantisme français (le romantisme allemand restant plus à plat de nature). La même critique souligne aussi avec quelle maestria Chateaubriand a réussi, dans cettte parenthèse du génie du christianisme que sont les deux romans d'Atala et René, à réconcilier la religion de l'antinature avec le berceau sauvage du paganisme, formant le décor naturel du paradis perdu. Il est vrai que, quandon a trouvé, moins une focale qu'une couleur ou qu'une harmonique spirituelle, toute vision se colore d'après cette harmonique, tout résonne et converge depuis le principe qui devient notre prisme." Martine l'avait prévu, le Croissant ne pouvait mordre à l'hétérotélie (autre nom du "fatalisme historique" pourtant brandi par ce féroce critique de l'islam qu'était Jules Monerot). Le croissant s'insurge : "Je crois que c'est ça. Maintenant, sur le signifié, tu peux étudier la substance de l'hétérotélie, l'envisager, mais tu ne dois pas la valider, parce qu'en la validant, tu cesse par là même de croire. Je me souviens que tu trouvais antinomique qu'un prêtre catholique s'adonne à la psychanalyse, c'était pourtant moins antinomique, parce que la psychanalyse ne fait pas sortir de la foi, ce n'est pas un élément de certitude, c'est une aproche qui en vaut d'autres. L'hétérotélie, il s'agit de savoir si elle est vraie ou fausse, ça dans un premier temps. Or, il est impossible de déterminer si elle est vraie ou fausse, c'est une hypothèse, ce n'est pas une donnée. Le croyant peut très bien objecter que ce qui semble du pur hasard n'est qu'un artéfact, parce que Dieu agit par un enchaînement de causes et d'eeffets, et qu'en plus, il intervient comme il est formulé par les voies les moins attendues. Il ne s'agit pas de se tromper avec Gracien, il n'y a pas d'erreur qui tienne, l'hypothèse reste une hypothèse, et en plus, elle ne peut pas se vérifier, pas plus que son anti-thèse ne peut être prouvée. Donc, le croyant choisira ce qui valide la foi et repoussera l'hétérotélie par choix axiomatique, il ne se trompera pas, ces choses-là ne sont pas démontrables à portée humaine." Le cartésien que je suis vient au secours du fatalisme, car le charadier doit toujours avoir le dernier mot : "Je pense au contraire que l'hétérotélie se vérifie, non pas certes fatalement à tous les coups, mais de trois points de vue : D'abord, l'hétérotélie est un fait obstinément constatable. - celui de l'histoire de presque toutes les idéologies ou des épopées humaines donne un résultat contraire à leurs intentions: tout près de nous, prends la gauche française (idéologie), ou la révolution égyptienne (épopée) ; accorde à cette idéologie philanthropique et à cette expérience de libération populaire un crédit de sincérité, et vois comme elles se sont néanmoins retournées contre ceux qui, dans un cas, ont professé sincèrement cette idéologie et, dans l'autre, ont fait cette révolution. De la même manière, on peut, comme le fait Farida Belghoul, condamner l'antiracisme au nom d'un complot sioniste ou bourgeois ; mais il est plus réaliste de penser que l'antiracisme a dégénéré du fait de l'ambivalence des sentiments (hétérotélie et psychanalyse). A plus grande échelle, considère le marxisme, et vois comme le fatalisme de ce matérialisme historique n'est pas arrivé à la fin libératoire qu'il s'assignait. Tu auras beau jeu d'objecter que c'était un matérialisme ; il s'avère que les expériences qui assignaient la Providence à les soutenir au nom de la Foi se sont cassées la figure avec la même régularité historique. L'histoire ne fait pas le bonheur des hommes parce que les relations humaines portent en elles leur principe de corrosion, elles dégénèrent toujours. Les millénarismes sont voués à l'échec et l'avènement de l'esprit ou du progrès dans l'histoire n'ont montré pour lors qu'une réalisation essentiellement technique. Il ya un progrès parallèle de la liberté dans l'histoire, mais qui se fait beaucoup plus lentement que le progrès matériel. Quant à l'extinction du paupérisme, la cupidité humaine l'inscrit davantage encore dans l'histoire longue. L'hétérotélie n'est pas contradictoire avec ce progressisme lent, car elle n'a pas l'ambition d'analyser les causes lointaines, elle se pose pour ne valoir que sur l'analyse des causes et des effets plus ou moins immédiats. L'hétérotélie, en plus d'être un fait constatable dérivant de la dérive des relations comme de la crise des civilisations, est une hypothèse historique plus théocentrée qu'humano-dépendante, car au lieu d'assigner à Dieu une intervention à laquelle il devrait se tenir comme le fait l'optimisme historique au mépris du providentialisme, l'hétérotélie fait la part de la Providence. L'histoire se fait si dieu veut, d'autant que le destin de l'homme n'est pas essentiellement historique. Dernière parenté de l'hétérotélie avec la piété : l'hétérotélie humilie l'homme. Elle empêche le matérialisme ou le spiritualisme historique de tomber dans le piège de l'idéalisme. Elle empêche aussi à l'homme de trouver sa raisondans l'histoire et, en dépassionnant celle-ci, elle l'apaise."

mercredi 14 mai 2014

Le labyrinthe ou les forêts

Où en étais-je ? Vous préférez les forêts ou les labyrinthes ? Encore un canapé, Madame ?Pas de drame, je rame : "Ariane, ma soeur, qu'as-tu fait de ton fil ?" Est-ce que l'amour sur canapé vous fait monter au septième ciel et grimper aux rideaux ? L'amour sur canapé n'est-il pas celui que le lyrisme poétise ? Peut-on "poétiser" l'amour quand son partenaire pète au lit (sujet d'une nouvelle de Maupassant intitulée "la toux")? Les forêts ou le labyrinthe. Un poète n'est-il pas nécessairement labyrinthique ? Ou bien Orphée vise-t-il les cimes ? Et que dire de l'orphéon, sinon que les trompettes pètent aussi ? "Trompettes de la renommée !" Du pêt aux cimes, quel grand écart, je reviens ! Mon premier est la moitié de la grosse commission (rien à voir avec les commissures) ; mon deuxième est l'adjectif possessif ou le déterminant possessif) du pluriel ; et mon troisième est "un gaz sortant du trou chismatique et qui annonce avec fracas l'arrivée du général mon Premier en entier. Et mon tout est les cimes. Peut-on définir les cimes par le pêt ? "Quand une femme pète au lit, pète au lit, Elle a quatre jouissances : Elle bassine sont lit, bassine son lit, Elle soulage son ventre, Elle entend son cul qui chante, Elle empoisonne son mari". N'est-elle pas orphique, cette chanson que m'avait apprise il y a longtemps le comédien Pierre Gérald, mort à plus de cent ans ? Pourquoi définir les cimes par le pêt ? Ah, mince, je vous ai donné mon dernier. Je vous pose une autre charade pour me rattrapêt, et puis j'en viens à ma thèse. Mon premier est les cimes modifiées d'une liquide (un son); ou bien il est ce qui vous bat dans l'oeil, ou plutôt sous les yeux, le symétrique de mon premier, sous le front, est sourd ; mon deuxième, les girouettes, au nom du vent qui tourne, ne cessent de la retourner, entendez les hommes politiques, et pas seulement depuis Edgar Faure ; ou, quand on se prend un râteau, on dit aussi qu'on se prend ma deuxième ; et mon dernier est le préfixe le plus courant de la répétition, par quelle diablerie se retrouve-t-il ici en fin de mot? Mon tout est l'inquiétant dieu de la forêt pour les Romains ou le valet de Scapin. Résolvez ces charades en répondant ici (julien.weinzaepflen@laposte.net), et puis revenons à ma thèse. Depuis hier, je suis perdu dans les forêts tropicales. Etre perdu, n'est-ce pas le lot de tout poète labyrinthique ? Un de mes amis, comme je lui demandais comment il me définissait, me répondit : "Tu es perdu dans un labyrinthe, qu'as-tu fait de ton fil ?" Comme "je serai Chateaubriand ou rien", on me fit étudier hier ce passage célèbre du prologue d'Atala : "Les deux rives du Meschacebé [Mississipi] présentent le tableau le plus extraordinaire. Sur le bord occidental, des savanes se déroulent à perte de vue ; leurs flots de verdure, en s’éloignant, semblent monter dans l’azur du ciel où ils s’évanouissent. On voit dans ces prairies sans bornes errer à l’aventure des troupeaux de trois ou quatre mille buffles sauvages. Quelquefois un bison chargé d’années, fendant les flots à la nage, se vient coucher parmi de hautes herbes, dans une île du Meschacebé. À son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu du fleuve, qui jette un œil satisfait sur la grandeur de ses ondes, et la sauvage abondance de ses rives. Telle est la scène sur le bord occidental ; mais elle change sur le bord opposé, et forme avec la première un admirable contraste. Suspendu sur les cours des eaux, groupés sur les rochers et sur les montagnes, dispersés dans les vallées, des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs qui fatiguent les regards. Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s’entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l’extrémité des branches, s’élancent de l’érable au tulipier, du tulipier à l’alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques. Souvent égarées d’arbre en arbre, ces lianes traversent des bras de rivières, sur lesquels elles jettent des ponts de fleurs. Du sein de ces massifs, le magnolia élève son cône immobile ; surmonté de ses larges roses blanches, il domine toute la forêt, et n’a d’autre rival que le palmier, qui balance légèrement auprès de lui ses éventails de verdure." Vous trouvez ça beau, ce pitoresque un peu forcé, qui mélange la savane et les Amériques, met d'un côté la faune et de l'autre les lianes ? Liane, c'était aussi le diminutif que Paul donnait à christiane dans "Montoriol", le roman thermal de Maupassant, mais passons en faisant un détour : n'est-ce pas le lot d'un poète labyrinthique que de se perdre dans ses détours ? Je vous demandai tantôt si vous aimiez mieux les forêts ou les labyrinthes ; je vous demande à présent ce que vous préférez, du végétal ou de l'animal. Car cette nuit, j'écoutais sur RCF l'émission "visage" quia vait pour invité le botaniste Francis Hallée. Vous pouvez la réécouter ici, elle en vaut la peine : http://podcast.rcf.fr/emission/143216 Le vieux chercheur y développe trois considérations qui ont retenu mon attention (attention, deux charades peuvent en cacher une troisième). 1. Il décrit d'abord le véritable "enfer vert" qui germe sous la déforestation : comme on coupe les cimes, l'environnement céleste des forêts, ma première charade, se dégradde. La lumière ne peut plus déployer du ciel l'énergie moléculaire grâce à laquelle les plantes, non seulement n'ont pas besoin de se nourrir, mais peuvent faire venir la pluie. la lumière verse sur la terre, et la forêt devient sauvage, comme celle que décrivait Chateaubriand comme parangon sublimé de la nature non domestiquée. Et Francis Hallée de prodiguer ce conseil judicieux : plutôt que de désinvestir à perte en coupant du bois, il serait plus rentable de capter l'énergie qui nourrit la plante sans gaspiller une autre ressource naturelle. 2. On dit que végète un homme qui se perd dans la luxuriance de ses forêts intérieures ou qu'est devenu un légume celui qui n'est plus bon à rien d'utile. On a répondu à ma second question : "préférez-vous être un animal ou un végétal ?" en dépréciant le végétatif. Or, en méditant sur le Mystère de "l'Esprit qui planait sur les eaux" "en tête" de la Création ou dans le principe créateur, je considérai combien l'Acte de Celui dont procède ce mouvement perpétuel qu'est la nature avait été ressenti par les Ecritures comme essentiellement végétatif. J'en ai donc conclu qu'au lieu d'aspirer à poser des "actes libres", Sartre ou Gide auraient mieux fait de nous inciter à nous poser dans des actes végétatifs, car L'esprit est végétal, l'inspiration ne travaille pas, elle pousse dans le mûrissement qui nous la fait recueillir dans le jaillissement de la transe outrancière ou la patience assidue du travail ascétique. 3. Et si nous ne nous intéressons pas aux plantes parce que nous nous sommes perçus comme des animaux, qui se permettent d'empiéter sur l'espace vital, quand ce n'est pas sur la vie de l'autre, c'est que nous ne nous plaisons qu'à la similitude, d'abord à la paresse de l'imitation, puis au dévoiement de l'énigme dans le miroir en contemplation pigmallioniennes de ses projections intérieures, ou bien en banal narcissisme, qui met les cimes sur canapé : je suis l'énigme et le miroir, et Je prends des cimes en apéro ! Nous ne pensons pas à l'autre parce que nous ne commençons à nous intéresser à lui que quand nous réalisons à quel point il nous ressemble. Nous ne nous projetons pas extérieurement. Pensez si nous pouvons être sensibles au tout de ma troisième charade : mon premier est une interjection hélante ; mon deuxième doit infuser ; mon troisième est ce que fait le petit mammifère humain après avoir ingurgité son biberon ; mon quatrième sert à comparer proverbialement le père au fils ; mon cinquième est la voyelle rouge (ou la voyelle au label rouge rimbaldisé) et mon tout est ce phénomène, mis en lumière par Jules Monerot, au terme duquel il ne suffit pas que "les sociétés humaines [ne comprennent jamais] l'histoire qu'elles vivent", mais l'histoire arrive avec une sorte de fatalité à un autre résultat que le but qu'elle s'était assigné. On est loin de l'optimisme hégélien. Et c'est ainsi que couper du bois nous prive de l'énergie des forêts et qu'il vous faut répondre ici : julien.weinzaepflen@laposte.net

jeudi 6 février 2014

Le félin fait de la poulitique!

Voici une charade pour les camarades du félin: bonsoir, une petite partie de gymnastique neuronale?? alors, allez, et que ça fume! mon tout: la politique actuelle de plusieurs pays membres de la communauté européenne! mon 1er : inflation mon 2ème : cet instrument était indispensable dans les cabinets d'architectes, mais je pense qu'il a dû perdre de sa prestance et doit giser lamentablement au fond des tiroirs, informatique oblige mon 3ème : celui de l'agneau ou du veau sont très appréciés pour déguster un met délicat, mais il peut aussi être synonyme de vieux ou de plaisir mon 4ème : je le préfère au ris, mais d'autres le préfère au file, au pole ou au dule! allez, hop, et que ça décoiffe! ce soir, exceptionnellement, je ne ferai pas usage de trop de rigueur, et je tolèrerai les réponse jusqu'à samedi matin! et j'espère que ces messieurs dameront le pion à ces dames insatiables de victoires miaou miaou miaou hi hi hi Répondez-lui!