lundi 24 septembre 2012

La charade des deux politesses

Il y a des mots que l'homologie phonétique atire dans l'escarcelle des rimeurs et des assonanceurs qui voudraient prendre un ascenseur pour la poésie plutôt que pour l'échafaud, même si André chénier nous a montré que l'un n'excuait pas l'autre. Ainsi des deux mots que je vous propose de rapprocher aujourrd'hui. L'hypocrisie n'est-elle pas la politesse du désespoir ? Beaucoup plus que l'humour ! Dans le fond, chaque état a sa politesse. Celle de l'humilié, on dit que c'est la dignité."L'hypocrisie serait encore l'hommage que le vice (rendrait) à la vertu", C'est pourquoi la société polissée a institutionalisé l'hypocrisie telle une politesse qui serait un rempart contre la violence. Polissé, politesse, peau lissée en surface par l'onguent de l'intonation, propreté d'apparence, mais sous laquelle perce toujours l'artifice d'une peau qui vieillit vite, d'un parfum, cache-misère, qui recouvre des effluves qui n'ont rien à voir avec l'"odeur de sainteté". Examinons cette malpropreté dépourvue d'élégance morale et qu'une expression proverbiale a défini, mais dont nous devons poser le terme en charade, pour l'opposer à celui de la politesse incarnée. Dans son livre "Bien entendu, c'est off", qui ne faisait aucune confidence, mais décrivait un système que tout le monde connaissait déjà, Daniel carton disait que si "le quotidien du soir" servait de "journal de référence", mon premier, lui, propriété, non de la banque Lazare ni d'edouard de rothschild, mais de Claude Perdriel, était, lui, un "journal de révérence", non à son actionnaire, mais à son principal éditorialiste, un gérontocrate se targuant de son amitié avec camus (pas Jean-claude, mais Albert) pour qu'on ne puisse jamais le prendre en défaut de se tromper. Ayant soutenu Mendèsfrance et "la deuxième gauche" (avouée caviard), comptant Jacques Julliard parmi ses grandes consciences à plume, le journal est aujourd'hui dirigé par un rédacteur en chef, dont le nom de naissance est Laurent Mouchard et qui a pris pour pseudonyme Laurent Joffrin, ça fait plus chic ! Mon premieir est l'apocope affectueuse du substantif de ce journal. Ce substantif se place sous le patronage de ce qui devrait être la principale qualité du journaliste : l'inspection curieuse d'un regard attentif et bienveillant. La qualité de ce regard est aussi celle du scientifique, tellement que nos "leçons de chose", avant de s'appeler cours de sciences naturelles, ont vu cette activité d'éveil s'appeler simplement des leçons... Allez, quel est, en une syllabe, l'apocope de ce canard ? Car je ne voudrais pas vous faire attraper la mare que je vous noie dans un verre d'eau. Claude Perdriel, Jean Daniel, Laurent Joffrin, je vous en ai largement assez dit. mon deuxième est la conjonction de l'adjonction juxtapositive, cherchez parmi vos conjonction de coordination ; mon troisième est le nom d'un homme politique français prénommé Roger, ancien agrégé de grammaire, ancien secrétaire de camus, ancien maire de Clermont-Ferrand, auteur en 1982 d'une loi qui porte son nom, réputée favorable aux locataires, et dont la fin de la vie fut marquée par sa volonté d'en finir aux côtés de sa femme Claire, lui étant gravement malade. Il réussira son suicide, mais Claire étant sauvée in extrémis, récidivera et mourra par noyade en 2005. Mon quatrième est archéologique ou cybernétique, mais prononcez-le avec un "z", après quoi, ce sera le "tea time", laissez infuser la charade et, quand vous aurez trouvé mon tout, je vous bonifie de cinq points si vous me donnez l'expression proverbiale qui lui sert de définition et quinze point si vous m'envoyez avant jeudi (ou déposez directement sur la liste), jour vacant de charade, une formulation charadière de cette définition proverbiale de la politesse à l'envers que nous venons de voir et où je m'étonne qu'albert camus se soit trouvé par deux fois de rencontre. Mais remettons maintenant la politesse à l'endroit : mon premier est une "relation orale ou écrite de faits réels ou imaginaires". C'est aussi un clavier de l'orgue, opposé au grand orgue. Si vous ajoutez mon deuxième, qui s'y connaît dans son domaine, à ce chevalier brave et vaillant dont le nom vient de "prodes", être utile, vous obtiendrez le contraire de ce qui est sale ; mon troisième est le modèle antique du corps politique, déjà marqué par la ville. C'est aujourd'hui le lieu où sont parqués dans des cages à poule entourées d'espace vert des suburbains souvent stigmatisés ou trop mis en valeur. Serge utgé-Royo les trouve triste dans cette belle chanson : http://www.youtube.com/watch?v=wKnnvW1RfJU (Si vous parvenez à ouvrir automatiquement une vidéo youtube, vous avez de la chance, car pour moi, ça devient la croix et la bannière). Mon tout est une conception des rapports humains qui consiste à traiter les autres comme on voudrait être traités, en ne leur faisant pas ce qu'on ne voudrait pas qu'ils nous fassent, mais en attendant d'eux un retour. Cette notion n'est pas unilatérale comme la charité qui, pour cette raison, dégénère souvent en condescendance. Elle n'est pas juridique comme l'égalité où l'on arrive jamais, elle est un préalable à l'amitié entre les peuples, entre les hommes, à l'amitié dans tous ses états. Elle repose sur la conviction qu'on ne peut pas recevoir sans donner ni donner sans recevoir. De fait, recevoir sans donner est égoïste et donner sans recevoir finit par être lassant. "Il y a certainement plus de joie à donner qu'à recevoir", mais il faut que celui qui reçoit soit dans des dispositions propres à lui faire savoir que les rapports assymétriques ne sont pas vivables à la longue et épuisent ceux qu'ils pressent comme des citrons. Je ne suis pas pressé. Je fermerai cette charade au classement jeudi soir et celle d'hier demain soir. Entre temps, vous aurez eu une charade de Ludo, les vénards !J'attends vos réponses ici : julien.weinzaepflen@numericable.fr

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