vendredi 5 septembre 2014
La charade de la patience et du don
Amateurs du casino des charades, soyez plus heureux que les flambeurs du gouvernement Valls et Flamby, qui misent au casino de l'économie ce qui n'est pas de leur fonds.
Ce matin, les grands mots me réveillent et m'ont soudain fait un devoir de vous préparer trois charades, où si pouvait s'entrechoquer le sens pour vous faire signe comme fable, j'aurais été un moraliste affable et passable, moi qui suis d'un moralisme douteux.
Mais, pour que vous ne m'accusiez pas de vous perdre dans mes méandres, que je commence par vous donner le dernier mot de ma fable, tel qu'il vous suffirait de lire ma morale pour que tous mes mots vous y soient donnés comme par le dictionnaire, mais les définitions que je sous-entendrai dans ma morale iront du dernier au premier des mots à deviner, la morale est devineresse et Göthe, dont je suis en train de lire "Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister" parce que je suis un éternel apprenti, dit que les arrêts de la raison ne valent que pour un coup, mais ceux du coeur sont universels. Aussi y a-t-il plus d'hommes raisonnables que d'homme de coeur, car la raison suppose un jugement extérieur, et peu d'êtres aiment habiter leur intériorité.
Voici donc la morale de ma fable :
Il faut persévérer en son humeur et faire preuve de beaucoup de patience pour parvenir à donner sans compter.
Ceci étant posé, il nous suffit de remonter la pelote en partant du dernier mot défini, qui sera celui de la première charade à trouver, car j'ai l'esprit d'escalier, d'association et de contradiction, mais "Les derniers seront les premiers", tant il est vrai que le don n'est pas facile, même celui qui paraît sans discernement. Le don sans discernement, c'est le tout de ma première charade, dont mon premier n'est pas simple amateur ;
mon deuxième retient l'eau en vrai mur des barrages ;
mon troisième doit garder le lit, ce qui donne l'attribut en trois syllabes de la position du malade.
Mon tout est un don sans discernement, qui paraît bien improprement retenu par ma deuxième, car si l'on élève un barrage contre le Pacifique, l'océan rompt les barrages.
On définit parfois "le sentiment océanique" comme la sensation que tout se dissout dans le divin. Or l'océan n'est pas pacifique, comme le roman de Marguerite Duras ne le prouvent que trop.
Pourquoi les noirmoutrins (habitants de Noirmoutiers) disent-ils qu'ils vont "à l'océan" plutôt qu'à la mer, et que ça les apaise ?
en vérité, la dualité à la fois contraire et complémentaire qu'il y aurait entre la transcendance et l'immanence océanique se synthétise sans se résoudre dans l'incandescence avec laquelle l'océan rompt les barrages.
Et nous donnons sans discernement, plutôt que de faire d'un don le fruit mûri d'une décision.
Le premier don est impulsif, nous allons l'auréoler de patience, mais prenons garde qu'à force de travail, il ne perde une impulsivité qu'il doit garder en dernier ressort.
Comme la vertu que je vais dépeindre n'est pas aisée pour une âme volcanique, et que je suis loin de la posséder, laissez-moi la grimer sous un masque assez peu gentil.
Mon premier vous dira la taille de mon amie. Grande, élancée, sa sveltesse la rend ennemie de la largeur des hanches et du bassin, ma première est sa ligne...
Mon amie s'appelle presque Amie, il vous suffit de permuter une lettre et de la doubler à l'écrit, vous aurez son prénom, ma deuxième, qui est celle de la chercheuse de "moments parfaits" de "La nausée" de sartre, ressourcement en perfection d'Antoine Roquentin. Mais la perfection n'est pas de ce monde, et le "moment parfait", celui de la plus grande connivence et harmonie entre deux coeurs, ne se confond pas avec le kairos, le "moment favorable" pour changer de vie et faire son salut, tellement plus-que-favorable (et non plus-que-parfait), ce kairos, ce moment, qu'il n'y a même plus à le discerner.
(Je bois pour me maintenir en état d'imperfection.)
Mon ammie s'appelle donc Amie+1 dans l'alphabet. Une certaine Madame Ernaux porte ce prénom dans la littérature. Devrais-je l'avouer ? J'ai été reçu au CAPES et ai obtenu 18 à ma dissertation, en devant traiter un sujet qui supposait une connaissance de l'oeuvre de cette Madame Ernaux, dont je n'ai jamais luu un traître mot, mais seulement entendu le grain de la voix.
Mais que diriez-vous si mon amie était crottée comme la princesse de la butte et que ses habits soient rongés de ces petites bêtes qui les auraient troués, parce qu''elle n'a pas d'argent pour se payer de la naphtaline ?
Ma belle est grande amie a donc des habits troués par des bêtes qui sont des homonymes des contes ou de la supercherie superstitieuse.
Karl-Gustave Jung croyait pourtant que ces légendes correspondaient à des archétypes vivants dans notre âme, mais qu'il fallait raviver, de sorte qu'il n'y aurait pas de vraie différence entre mythologie (j'ai des mittes au logis) et religion.
Comment lutter contre les petites bêtes qui grignotent les textiles ?
Les textiles de ma grande amie sont grignotés par les petites bêtes, et ma grande ami est rongée par la patience qu'exige la vertu cachée dans mon tout, que je vous ai déguisée, car cette vertu est entre autres une patience dans la douleur de me supporter. Car je ronge plus que j'aime, et mon amour, s'il ne lutte, grignote la place de l'autre, là où aimer, ce serait donner plus de place à l'autre, tandis qu'érotiser cet amour, ce serait se réjouir avec un quasi fétichisme de ce surcroît de place qu'il aurait su accaparer, de façon qu'"entre elle et moi, plus il y a d'espace et moins je respire, je l'aime à mourir !"
Rien n'est plus contraire au tout de ma troisième charade que ce pathétique étalé par ses deux premiers que voici détaillés :
Les tirades des tragiques commencent souvent par une interjection (mon premier), complété d'un adverbe interrogatif, que l'on trouve aussi dans la classe des pronoms relatifs.
Mon troisième est une conjonction de coordination qui a la valeur de "et" dans les phrases négatives.
Ma quatrième n'est pas la croûte du pain.
Mon cinquième est la boisson qui infuse.
Et mon tout est cette égalité d'humeur avec laquelle je souhaite être supporté dans mon torrent verbal et que vous résolviez mes énigmes ici (plus vous décomposerez, plus vous gagnerez de points) :
julien.weinzaepflen@laposte.net,
vous souvenant qu'il faut beaucoup d'égalité d'humeur et de patience pour discipliner la pulsion de donner sans mesure afin qu'elle devienne un acte généreux comme un art libéral.
dimanche 18 mai 2014
Perles de charades (les labyrinthes et les forêts)
Voici quelques quignons semés dans ma pinède pour m'aider, tel Poucet, Ariane de ses frères, à, taureau, sortir du labyrinthe.
Commençons par les perles de composte.
Composte un peu scolaire de Ludo qui, comme il ne graisse pas le charadier, est cité sans conviction dans ce tableau d'honneur :
"Bonjour, Julien,
Tout cela me semble très facile, tu m'as habitué à mieux !
1 Ca, la moitié du Général Caca !
2 Nos
3 Pet, le vent qui annonce ce fameux Général !
Mon tout est donc la canopée.
Allons-y pour la deuxième qui est encore plus facile !
1 Cil, ce battement chez les femmes qui peut faire chavirer les hommes !
2 Veste, qu'on peut se prendre quand on se fait des idées mais jamais après un battement de mon premier !
2 Re
Mon tout est donc le sylvestre qui pour moi n'est pas un dieu mais des habitants plus ou moins magiques des fôrets dans l'héroic-fantasy.
Amicalement,
Ludo"
Il est vrai, Ludo, que j'aurais dû désigner le tout de ma deuxième charade comme la désignation adjectif et non nominale du dieu latin des forêts.
Voici la version mustaphienne du même syllabaire :
"
Charade 1
Canopée = c, a, n, o, p, é, e.
1 ca = c, a = moitié de caca (où je suis). Aussi : « cas de forme sajeure ».
2 nos = n, o, s. Dans les mots croisés, on aurait eu $ »refus anglais ».
3 pet = p, e, t. = « pet-de-nonne ».
Vers 95, des explorateurs (ou comment les appeler) ont construit $ »le radeau des cimes. J’ai trouvé ça extraordinaire. J’en ai parlé aux élèves en leur demandant si elles savaient ce qu’était la canopée. Elles ne savaient pas et quand je leur ai parlé de cette expédition pour explorer la forêt amazonienne (ils disaient que c’était le seul moyen), l’une d’elles a dit : « mais ça n’est pas nouveau ». J’ai tenté de les convaincre qu’il ne fallait pas donner dans la $ »néolâtrie » (culte du nouveau = « il n’y a de vrai que le neuf ».
Charade 2
Sylvestre s, y, l, v, e, s, t, r, e.
1 cil c, I, l.
2 Veste v, e, s, t, e.
Pour Iena, on a parfois cette définition de mots croisés : $«veste allemande par Napoléon.»
3 re r, e. On ne pense pas assez à d’autres sens de ce « re », le prenant trop souvent pour le préfixe de la répétition. Exemple, « reprendre » n’est pas $ »prendre » de nouveau mais « en retour » « en sens inverse ». Exemple : « donner, c’est donner, reprendre, c’est voler ».
Mon amitié à Nathalie."
Chateaubriand a inspiré Benoîte :
" Je comprends maintenant pourquoi tu parlais de chlorophylle et de lumière! [...]
En ce qui concerne le texte de Chateaubriand, ce qui est remarquable c'est que tous les domaines de la nature,l'animal,l'humain (représenté dans le mythe),le végétal et le minéral sont liés et semblent ne former qu'un seul ensemble. Il en parle comme d'une matière vivante, spirituelle même. S'y mêle aussi le mythe (religieux) avec le bison orné de deux croissants comme une déesse antique. Voyageur de bibiothèque mais voyant spirituel, il nous parle d'une certaine" matière" qui serait naturellement "lumière"( lumière dans l'esprit). On peut n' y voir que le lyrisme littéraire, un peu comme le romantisme allemand mais si on pouvait considérer la nature de cette façon, nous les cartésiens dégenérés que nous sommes, ça nous sauverait! Pour ma part j'aime le végétal mais dans ce texte tout se transforme (se transmute) et c'est ça qui est intéressant.
C'est drôle que tu aies choisi ce thème car d'après mon humble point de vue et mon ressenti ( je le voyais encore aujourd'hui), la nature change en ce moment. J'en ai même fait la réflexion hier. Il y a une intensité nouvelle. Difficile à formuler. Des couleurs plus intenses. Les poêtes et les peintres le verraient s'il y en avait encore...Décidément, quand tu es "branché" sur une certaine dimension, tu les vois les choses..."
Correspondance charadière, ma réponse à Benoîte :
"
La critique considère généralement le texte de Chateaubriand comme la première apologie de la nature à l'état sauvage, qui ait pris place dans l'histoire littéraire, à côté du languissement de Rousseau devant la belle Nature, créant l'exotisme et l'orientalisme du romantisme français (le romantisme allemand restant plus à plat de nature).
La même critique souligne aussi avec quelle maestria Chateaubriand a réussi, dans cettte parenthèse du génie du christianisme que sont les deux romans d'Atala et René, à réconcilier la religion de l'antinature avec le berceau sauvage du paganisme, formant le décor naturel du paradis perdu.
Il est vrai que, quandon a trouvé, moins une focale qu'une couleur ou qu'une harmonique spirituelle, toute vision se colore d'après cette harmonique, tout résonne et converge depuis le principe qui devient notre prisme."
Martine l'avait prévu, le Croissant ne pouvait mordre à l'hétérotélie (autre nom du "fatalisme historique" pourtant brandi par ce féroce critique de l'islam qu'était Jules Monerot). Le croissant s'insurge :
"Je crois que c'est ça. Maintenant, sur le signifié, tu peux étudier la substance de l'hétérotélie, l'envisager, mais tu ne dois pas la valider, parce qu'en la validant, tu cesse par là même de croire.
Je me souviens que tu trouvais antinomique qu'un prêtre catholique s'adonne à la psychanalyse, c'était pourtant moins antinomique, parce que la psychanalyse ne fait pas sortir de la foi, ce n'est pas un élément de certitude, c'est une aproche qui en vaut d'autres.
L'hétérotélie, il s'agit de savoir si elle est vraie ou fausse, ça dans un premier temps. Or, il est impossible de déterminer si elle est vraie ou fausse, c'est une hypothèse, ce n'est pas une donnée. Le croyant peut très bien objecter que ce qui semble du pur hasard n'est qu'un artéfact, parce que Dieu agit par un enchaînement de causes et d'eeffets, et qu'en plus, il intervient comme il est formulé par les voies les moins attendues. Il ne s'agit pas de se tromper avec Gracien, il n'y a pas d'erreur qui tienne, l'hypothèse reste une hypothèse, et en plus, elle ne peut pas se vérifier, pas plus que son anti-thèse ne peut être prouvée. Donc, le croyant choisira ce qui valide la foi et repoussera l'hétérotélie par choix axiomatique, il ne se trompera pas, ces choses-là ne sont pas démontrables à portée humaine."
Le cartésien que je suis vient au secours du fatalisme, car le charadier doit toujours avoir le dernier mot :
"Je pense au contraire que l'hétérotélie se vérifie, non pas certes fatalement à tous les coups, mais de trois points de vue :
D'abord, l'hétérotélie est un fait obstinément constatable. - celui de l'histoire de presque toutes les idéologies ou des épopées humaines donne un résultat contraire à leurs intentions: tout près de nous, prends la gauche française (idéologie), ou la révolution égyptienne (épopée) ; accorde à cette idéologie philanthropique et à cette expérience de libération populaire un crédit de sincérité, et vois comme elles se sont néanmoins retournées contre ceux qui, dans un cas, ont professé sincèrement cette idéologie et, dans l'autre, ont fait cette révolution.
De la même manière, on peut, comme le fait Farida Belghoul, condamner l'antiracisme au nom d'un complot sioniste ou bourgeois ; mais il est plus réaliste de penser que l'antiracisme a dégénéré du fait de l'ambivalence des sentiments (hétérotélie et psychanalyse).
A plus grande échelle, considère le marxisme, et vois comme le fatalisme de ce matérialisme historique n'est pas arrivé à la fin libératoire qu'il s'assignait. Tu auras beau jeu d'objecter que c'était un matérialisme ; il s'avère que les expériences qui assignaient la Providence à les soutenir au nom de la Foi se sont cassées la figure avec la même régularité historique.
L'histoire ne fait pas le bonheur des hommes parce que les relations humaines portent en elles leur principe de corrosion, elles dégénèrent toujours.
Les millénarismes sont voués à l'échec et l'avènement de l'esprit ou du progrès dans l'histoire n'ont montré pour lors qu'une réalisation essentiellement technique. Il ya un progrès parallèle de la liberté dans l'histoire, mais qui se fait beaucoup plus lentement que le progrès matériel. Quant à l'extinction du paupérisme, la cupidité humaine l'inscrit davantage encore dans l'histoire longue. L'hétérotélie n'est pas contradictoire avec ce progressisme lent, car elle n'a pas l'ambition d'analyser les causes lointaines, elle se pose pour ne valoir que sur l'analyse des causes et des effets plus ou moins immédiats.
L'hétérotélie, en plus d'être un fait constatable dérivant de la dérive des relations comme de la crise des civilisations, est une hypothèse historique plus théocentrée qu'humano-dépendante, car au lieu d'assigner à Dieu une intervention à laquelle il devrait se tenir comme le fait l'optimisme historique au mépris du providentialisme, l'hétérotélie fait la part de la Providence. L'histoire se fait si dieu veut, d'autant que le destin de l'homme n'est pas essentiellement historique.
Dernière parenté de l'hétérotélie avec la piété : l'hétérotélie humilie l'homme. Elle empêche le matérialisme ou le spiritualisme historique de tomber dans le piège de l'idéalisme. Elle empêche aussi à l'homme de trouver sa raisondans l'histoire et, en dépassionnant celle-ci, elle l'apaise."
mercredi 14 mai 2014
Le labyrinthe ou les forêts
Où en étais-je ? Vous préférez les forêts ou les labyrinthes ? Encore un canapé, Madame ?Pas de drame, je rame : "Ariane, ma soeur, qu'as-tu fait de ton fil ?" Est-ce que l'amour sur canapé vous fait monter au septième ciel et grimper aux rideaux ? L'amour sur canapé n'est-il pas celui que le lyrisme poétise ? Peut-on "poétiser" l'amour quand son partenaire pète au lit (sujet d'une nouvelle de Maupassant intitulée "la toux")? Les forêts ou le labyrinthe.
Un poète n'est-il pas nécessairement labyrinthique ? Ou bien Orphée vise-t-il les cimes ? Et que dire de l'orphéon, sinon que les trompettes pètent aussi ? "Trompettes de la renommée !" Du pêt aux cimes, quel grand écart, je reviens !
Mon premier est la moitié de la grosse commission (rien à voir avec les commissures) ;
mon deuxième est l'adjectif possessif ou le déterminant possessif) du pluriel ;
et mon troisième est "un gaz sortant du trou chismatique et qui annonce avec fracas l'arrivée du général mon Premier en entier.
Et mon tout est les cimes.
Peut-on définir les cimes par le pêt ?
"Quand une femme pète au lit, pète au lit,
Elle a quatre jouissances :
Elle bassine sont lit, bassine son lit,
Elle soulage son ventre,
Elle entend son cul qui chante,
Elle empoisonne son mari".
N'est-elle pas orphique, cette chanson que m'avait apprise il y a longtemps le comédien Pierre Gérald, mort à plus de cent ans ?
Pourquoi définir les cimes par le pêt ? Ah, mince, je vous ai donné mon dernier. Je vous pose une autre charade pour me rattrapêt, et puis j'en viens à ma thèse.
Mon premier est les cimes modifiées d'une liquide (un son); ou bien il est ce qui vous bat dans l'oeil, ou plutôt sous les yeux, le symétrique de mon premier, sous le front, est sourd ;
mon deuxième, les girouettes, au nom du vent qui tourne, ne cessent de la retourner, entendez les hommes politiques, et pas seulement depuis Edgar Faure ; ou, quand on se prend un râteau, on dit aussi qu'on se prend ma deuxième ;
et mon dernier est le préfixe le plus courant de la répétition, par quelle diablerie se retrouve-t-il ici en fin de mot?
Mon tout est l'inquiétant dieu de la forêt pour les Romains ou le valet de Scapin.
Résolvez ces charades en répondant ici (julien.weinzaepflen@laposte.net), et puis revenons à ma thèse.
Depuis hier, je suis perdu dans les forêts tropicales. Etre perdu, n'est-ce pas le lot de tout poète labyrinthique ? Un de mes amis, comme je lui demandais comment il me définissait, me répondit :
"Tu es perdu dans un labyrinthe, qu'as-tu fait de ton fil ?"
Comme "je serai Chateaubriand ou rien", on me fit étudier hier ce passage célèbre du prologue d'Atala :
"Les deux rives du Meschacebé [Mississipi] présentent le tableau le plus extraordinaire. Sur le bord occidental, des savanes se déroulent à perte de vue ; leurs flots de verdure, en s’éloignant, semblent monter dans l’azur du ciel où ils s’évanouissent. On voit dans ces prairies sans bornes errer à l’aventure des troupeaux de trois ou quatre mille buffles sauvages. Quelquefois un bison chargé d’années, fendant les flots à la nage, se vient coucher parmi de hautes herbes, dans une île du Meschacebé. À son front orné de deux croissants, à sa barbe antique et limoneuse, vous le prendriez pour le dieu du fleuve, qui jette un œil satisfait sur la grandeur de ses ondes, et la sauvage abondance de ses rives.
Telle est la scène sur le bord occidental ; mais elle change sur le bord opposé, et forme avec la première un admirable contraste. Suspendu sur les cours des eaux, groupés sur les rochers et sur les montagnes, dispersés dans les vallées, des arbres de toutes les formes, de toutes les couleurs, de tous les parfums, se mêlent, croissent ensemble, montent dans les airs à des hauteurs qui fatiguent les regards. Les vignes sauvages, les bignonias, les coloquintes, s’entrelacent au pied de ces arbres, escaladent leurs rameaux, grimpent à l’extrémité des branches, s’élancent de l’érable au tulipier, du tulipier à l’alcée, en formant mille grottes, mille voûtes, mille portiques. Souvent égarées d’arbre en arbre, ces lianes traversent des bras de rivières, sur lesquels elles jettent des ponts de fleurs. Du sein de ces massifs, le magnolia élève son cône immobile ; surmonté de ses larges roses blanches, il domine toute la forêt, et n’a d’autre rival que le palmier, qui balance légèrement auprès de lui ses éventails de verdure."
Vous trouvez ça beau, ce pitoresque un peu forcé, qui mélange la savane et les Amériques, met d'un côté la faune et de l'autre les lianes ? Liane, c'était aussi le diminutif que Paul donnait à christiane dans "Montoriol", le roman thermal de Maupassant, mais passons en faisant un détour : n'est-ce pas le lot d'un poète labyrinthique que de se perdre dans ses détours ?
Je vous demandai tantôt si vous aimiez mieux les forêts ou les labyrinthes ; je vous demande à présent ce que vous préférez, du végétal ou de l'animal.
Car cette nuit, j'écoutais sur RCF l'émission "visage" quia vait pour invité le botaniste Francis Hallée. Vous pouvez la réécouter ici, elle en vaut la peine :
http://podcast.rcf.fr/emission/143216
Le vieux chercheur y développe trois considérations qui ont retenu mon attention (attention, deux charades peuvent en cacher une troisième).
1. Il décrit d'abord le véritable "enfer vert" qui germe sous la déforestation :
comme on coupe les cimes, l'environnement céleste des forêts, ma première charade, se dégradde. La lumière ne peut plus déployer du ciel l'énergie moléculaire grâce à laquelle les plantes, non seulement n'ont pas besoin de se nourrir, mais peuvent faire venir la pluie. la lumière verse sur la terre, et la forêt devient sauvage, comme celle que décrivait Chateaubriand comme parangon sublimé de la nature non domestiquée. Et Francis Hallée de prodiguer ce conseil judicieux : plutôt que de désinvestir à perte en coupant du bois, il serait plus rentable de capter l'énergie qui nourrit la plante sans gaspiller une autre ressource naturelle.
2. On dit que végète un homme qui se perd dans la luxuriance de ses forêts intérieures ou qu'est devenu un légume celui qui n'est plus bon à rien d'utile. On a répondu à ma second question : "préférez-vous être un animal ou un végétal ?" en dépréciant le végétatif. Or, en méditant sur le Mystère de "l'Esprit qui planait sur les eaux" "en tête" de la Création ou dans le principe créateur, je considérai combien l'Acte de Celui dont procède ce mouvement perpétuel qu'est la nature avait été ressenti par les Ecritures comme essentiellement végétatif. J'en ai donc conclu qu'au lieu d'aspirer à poser des "actes libres", Sartre ou Gide auraient mieux fait de nous inciter à nous poser dans des actes végétatifs, car L'esprit est végétal, l'inspiration ne travaille pas, elle pousse dans le mûrissement qui nous la fait recueillir dans le jaillissement de la transe outrancière ou la patience assidue du travail ascétique.
3. Et si nous ne nous intéressons pas aux plantes parce que nous nous sommes perçus comme des animaux, qui se permettent d'empiéter sur l'espace vital, quand ce n'est pas sur la vie de l'autre, c'est que nous ne nous plaisons qu'à la similitude, d'abord à la paresse de l'imitation, puis au dévoiement de l'énigme dans le miroir en contemplation pigmallioniennes de ses projections intérieures, ou bien en banal narcissisme, qui met les cimes sur canapé : je suis l'énigme et le miroir, et Je prends des cimes en apéro !
Nous ne pensons pas à l'autre parce que nous ne commençons à nous intéresser à lui que quand nous réalisons à quel point il nous ressemble. Nous ne nous projetons pas extérieurement. Pensez si nous pouvons être sensibles au tout de ma troisième charade :
mon premier est une interjection hélante ;
mon deuxième doit infuser ;
mon troisième est ce que fait le petit mammifère humain après avoir ingurgité son biberon ;
mon quatrième sert à comparer proverbialement le père au fils ;
mon cinquième est la voyelle rouge (ou la voyelle au label rouge rimbaldisé)
et mon tout est ce phénomène, mis en lumière par Jules Monerot, au terme duquel il ne suffit pas que "les sociétés humaines [ne comprennent jamais] l'histoire qu'elles vivent", mais l'histoire arrive avec une sorte de fatalité à un autre résultat que le but qu'elle s'était assigné. On est loin de l'optimisme hégélien.
Et c'est ainsi que couper du bois nous prive de l'énergie des forêts et qu'il vous faut répondre ici :
julien.weinzaepflen@laposte.net
jeudi 6 février 2014
Le félin fait de la poulitique!
Voici une charade pour les camarades du félin:
bonsoir,
une petite partie de gymnastique neuronale??
alors, allez, et que ça fume!
mon tout: la politique actuelle de plusieurs pays membres de la communauté
européenne!
mon 1er : inflation
mon 2ème : cet instrument était indispensable dans les cabinets
d'architectes, mais je pense qu'il a dû perdre de sa prestance et doit giser
lamentablement au fond des tiroirs, informatique oblige
mon 3ème : celui de l'agneau ou du veau sont très appréciés pour déguster un
met délicat, mais il peut aussi être synonyme de vieux ou de plaisir
mon 4ème : je le préfère au ris, mais d'autres le préfère au file, au pole
ou au dule!
allez, hop, et que ça décoiffe!
ce soir, exceptionnellement, je ne ferai pas usage de trop de rigueur, et je
tolèrerai les réponse jusqu'à samedi matin!
et j'espère que ces messieurs dameront le pion à ces dames
insatiables de victoires
miaou miaou miaou
hi hi hi
Répondez-lui!
samedi 25 janvier 2014
La charade des transports
(Que nul ne se fie à ce titre, je n'ai pas trouvé la charade au moment de la mettre en ligne, et je m'en rapporte aux éléments mis en ligne par le Félin, qui en est l'auteur, pour lui donner un titre. La voici donc:
bonsoir,
ma tête n'est pas à la fête, mais entre 2 éclaircies, je m'octroie une petite fantaisie!
une petite charade pour vous occuper un week-end bien au chaud!
mon tout est une trajectoire ni linéaire ni exponentielle!
mais la réalité en est bien substentielle
et j'espère en faire bouilloner vos cervelles
mon 1er:
force militaire aéroportée, qui en fait rêver plus d'une, mais son envol ne sert qu'à les ramener à Terre et à ne pas les envoyer dans la lune
mon second:
il peut être d'air ou d'or, mais s'il est ras, ça risque de péter!
mon 3ème:
peut être assimilé à l'os, mais j'espère qu'il ne présentera pas de difficulté particulière pour vous
vos neurones sont en phase????
pas de difficulté particulière, le Félin manque un peu de subtilité ce soir, mais l'important c'est de participer!
alors, répondez vite ici:
vendredi 24 janvier 2014
La charade du Nautilus
Il y avait longtemps, mes amis. Il faut reprendre les bonnes habitudes à pattes de velours. J'ai peur que sinon, le félin ne revienne jamais dans le jeu.
donc deux petites charades sans prétention. La première parle de moi.
Mon premier est ignoré, surtout de mon plein gré selon un très bon grimpeur. (Les gens qui disent trop malgré ne sont pas "de bonne volonté"), ils n'auront pas la paix. On n'a pas la paix quand on est pétri de paradoxes. Le paradoxe n'est pas une opinion contradictoire, mais l'opinion d'à côté. Le propre des philosophes et des hommes de letres serait de ne pas confirmer "l'opinion commune", mais que fait-on si l'opinion commune est sage ?
Mon deuxième est une consonne implosive sonore. Implosez, mais pas sourdement, vous trouverez.
Mon troisième recouvre 73 % de la surface terrestre.
Je ne tire pas à l'arc et je ne suis pas une flèche, donc je n'ai pas de coeur de mon quatrième. Mais j'ai "un coeur, qui bat sa cadence."
On dit que le roseau plie, mais ne rompt pas. Le chêne tient le coup. quant à moi, je prends l'eau, mais je ne coule pas. Je suis mon tout.
seconde charade, elle désigne NIKM selon ses amis :
sauf chez Martine qui a de l'argenterie, vos couverts sont en mon premier ;
Mon deuxième dit "oui" en français et en russe, puis enlève le "ou" pour reformer l'axe gaullien paris-berli-Moscou sans berlin (chamberlin). Ou bien c'est un opéra de verdy sans ail. Ou encore c'est un cheval qui hennit en russe et pas en rute. Ou bien c'est une fête du calendrier romain, suivie par la première lettre de l'alphabet. Il y en a trop ? c'est pour vous faire marronner, les enfants !
Mon troisième est la couleur de NKM vu qu'elle est de droite.
Mon tout ne rouille pas. On dit que NIM est comme ça parce qu'elle reste une beauté glaciale, qui technote, qui pipote, fume et boit quoiqu'écolo et pour la diététique.
ne rouillez pas en cherchant et répondez ici :
julien.weinzaepflen@laposte.net
Allez, on reprend les rennes du cheval qui hennit en russe en Laponie. Vous gagnerez toute mon estime et votre place dans le classement, sans trafic, ni pot de vin. vous perdrez un point au dépannage. rompez les rangs !
Militairement
Le Nautilus de la sidérurgie
mardi 14 janvier 2014
Un "adimots" anniversaire
Du Croissant de lune:
Chers amis de l'amitié,
C'est pareil jour il y a trois ans, le 14 janvier 2011, que le tyran de la Tunisie Verte s'enfuyait vers le refuge des tyrans. Il y a trois ans du calendrier Grégorien, un peu plus dans l'Hégirien, la terre s'est soulevé sous les pieds de la tyrannie. Tout juste un peu, la terre a tremblé, secousse profonde qui n'a pas encore transformé le paysage. Des gens ont dit, "nous voulons vivre", il leur fut répondu, "ne vivez pas de votre propre vie". Immédiatement, à l'instant où le tyran prenait la fuite, commençait l'endiguement, non, il commençait bien avant, rapport dialectique permanent, entre dirait-on, le changement et l'hostilité au changement. Ceci veut dire qu'en ce moment même, où il semble que l'endiguement remporte du succès, le soupir puissant et profond des peuples reste agissant, ceci veut dire que les choses ne s'arrêtent pas comme ça. Voici quatre addimots, veuillez répondre en un seul paquet, en une seule fois, facilitez-moi les choses.
Premier. Deux mots se combinent pour en former un autre
Mot en 10 lettres avec un r en sixième place.
rade + comité
Définition, liberté organisée, ou bien encore, l'ensemble des tentatives et expériences de liberté organisée.
Deuxième. Trois mots s'additionnent pour en former un seul, celui-là m'a donné du mal, mot en onze lettres,
Indice c en sixième place,
quit + lac + idée
Oui, il alla chercher l'idée dans le lac. Sérieusement, la définition, pratique ou praxie du dialogue voire de l'inter-action entre deux éléments, surtout s'ils sont opposés, l'eau et le feu, par exemple. Dans la sphère humaine, il suppose la maîtrise du langage, on voit mal le premier addimots exister sans celui-ci.
Troisième. Mot en 10 lettres,
Indice l en sixième place,
et + myologie
Je sais, c'est bancal, mais j'ai pas trouvé mieux. Définition, c'est ce qui fait que l'âne et le cheval n'échangent pas leurs noms et désignations, un âne est vraiment un âne, un cheval est cheval, un chat est un chat. Sans celui-là, le précédent ne saurait être, Platon y tient beaucoup dans son banquet.
Dernier. Mot en 7 lettres avec un c en quatrième place,
ici + late
Définition. Certains soutiennent que mon premier addimots est inséparable de celui-ci. Certains correspondants sur Islam-Infos, allèguent qu'on ne peut avoir l'un sans l'autre, que celui-ci, est la religion du premier, oui, sa religion. J'objectais, mais je trouve que ce n'est pas dénué de sens. Le tout est de savoir de quelle ... il s'agit. Si je suis sûr d'une chose, c'est que celle qui opère au pays de France ne me convient pas, que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, pour anéantir cette fausse ... en la dépouillant de ce qui l'a rendue méconnaissable, pour que vive la vraie ...
Vos réponses ici, touttes ensemble, s'il vous plaît, chez
julien.weinzaepflen@numericable.fr
dimanche 5 janvier 2014
"L'air dans la tête"
Ce blog, en sommeil depuis ttrop longtemps, s'enrichit de'un nouveau jeu, entièrement rédigé par MUstapha Tarabhat et dont voici la première livraison:
Bonjour à tous et chacune ou
à toutes et chacun.
J'emprunte la formule à André Pruvot. J'essaie d'alterner, mais ne sachant
plus ou j'en suis, aujourd'hui,, je livre les deux.
"Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber;
Un air très vieux, languissant et funèbre
Qui pour moi seul a des charmes secrets."
(Nerval, 1808-1855).
Je m'aperçois que j'ai oublié d'envoyer le programme télé. Ça s'explique par
l'émotion (agréable) que j'ai éprouvée ce matin.
"Avec des "si", dit-on (tonton et tontaine), on mettrait Paris en bouteille"
(poil aux oreilles).
Sans vouloir le mettre en bouteille, que de chansons consacrées à Paris:
"Paname, on t'a chantée sur tous les tons..." (Léo Ferré).
Il y a environ 25 ans, un ami apris l'initiative de consacrer une cassette
de 90 minutes aux chansons sur le thème de Paris. Je ne sais plus si la
chanson d'aujourd'hui y est.
Certaines chansons (et c'est notre cas ici) portent plus particulièrement
sur la Seine:
"Moi, je m'en vais; adieu, la Seine,
Et d'ici que je revienne,
de l'eau coulera sous tes... (Ferré)
"T'en souviens-tu, la Seine,
Comme ça me revient, me revient... (Anne Sylvestre) (que j'essaierai de vous
envoyer dans la journée).
Brassens aussi fait intervenir la Seine dans $"les ricochets".
Notre auteur a le même prénom qu'un saint du XVIIe siècle qui s'est occupé
des pauvres, des prostituées et des galériens.
Bien que du Midi (dont il a vanté les gens et la vie), il a chanté Paris,
plus particulièrement la Seine, et encore plus particulièrement ces
constructions architecturales l'enjambant et unissant les deux rives (la
gauche, intellectuelle et bohème) et la droite soi-disant cossue ou
bourgeoise.
Dans la chanson, il est surtout question des SDF (qui ont perdu, avec le
toit, le nom si évocateur de $"clochards").
Ces constructions architecturales en question leur servent de toit, de
refuge pour la nuit.
Vous avez trouvé quel mot se cache derrière ma périphrase "constructions
architecturales enjambant..."?
En arabe, c'est al-Kantara; oui, comme la ville espagnole et la revue de
l'IMA (Institut du Monde Arabe), symbole de ce qui unit, relie,
contrairement au mur, qui sépare, exclut, précisément "désunit". Il fut un
temps où France-Culture, le samedi midi, accordait trois minutes à Raymond
Devos. Un jour, celui-ci avait choisi pour thème: "je hais les murs..."
Résumons-nous pour que ce ne soit pas que digressions et charabia: un
chanteur méridional chante un paysage particulier de Paris, fait de ces
constructions architecturales enjambant la Seine,
et principalement pour personnages des clochards qui y vivent ou y
survivent.
Alors, vous y êtes? Prêts à le franchir?
Allez-y, répondez ici:
mustapha.tarabhat75@orange.fr
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