samedi 14 avril 2012

Vingt-sixième charade, "mon père avait raison"? Mon père disait...

du Torrentiel (remue-méninges 53):



Mon père disait :

"On naît seul et on meurt seul."

Qu'est-ce qui cloche dans cette déclaration ? Trouvez l'angle mort de la pensée de mon père.

Mon père disait... Et il a tout fait pour confirmer son dire, à la finale de sa vie, où ses dernières paroles ont été, à une infirmière qu'il surnommait Voilà et qui s'appelait Nathalie :

"Salut, Voilà..."

De la fatalité mise jusque dans la mort !

Mon père eut une longue agonie. Comme la femme de Job ou ceux qui promeuvent aujourd'hui l'euthanasie au nom du droit de Mourir dans la Dignité, nous avions envie de lui dire :

"Maudis Dieu et meurt !"

Nous avions envie de le lui dire par compassion, et de choisir ce texte du livre de Job pour son enterrement. Mais quand mon frère s'avança pour le lire, il lui fut impossible de le retrouver, et il tomba sur celui-ci :

"Je sais que mon Rédempteur est vivant !"

Mon père disait :

"Il faut banaliser sa vie."

Les deux premières charades se rapportent à la première déclaration de mon père. La troisième se rapporte à la seconde.

Les playboys de bac à sable remplissent mon premier avec une pelle en attendant de rouler des patins
à des filles qu'ils souhaitent mettre dans mon deuxième,
en espérant ne pas devenir des épaves comme mon troisième,
ma "pauvre troisième" !
tandis que mon tout est un long discours que l'on s'adresse à soi-même. Trouverai-je des joueurs pour répondre au mien ?

("Qu'aucun idiome ne nous proclame insulaires de nous-mêmes" (Conceiçao Lima, "chant obscur des racines"))

A moins que mon discours se rapproche davantage de ma deuxième charade :

mon premier n'est pas stéréo ;
mon deuxième (également deux syllabes) est ce qui nous est souvent demandé quand nous désirons accéder à notre compte sur un site Internet, mais on le prononcera nasalisé, pour les besoins de la charade ;
mon troisième infuse;
les railleurs dont la peste soit aiment bien mettre mes quatrièmes de leur côté ;
mon tout a été théorisé par Edouard dujardin, illustré par James Joyce, confondu avec "le courant de conscience", beaucoup utilisé par le nouveau roman dont un autre précurseur est virginia Woolf et appelé "sous-conversation" par Nathalie Sarraute, qui reprochait au roman balzacien de "typifier" ses personnages et d'avoir pour subterfuge "le narrateur omniscient", que rétablissent aujourd'hui les praticiens (ou ciennes) de l'autofiction, mais pour devenir narrateurs omniscients d'elles-mêmes, comme chloée delaume.

Pour ne pas vous y perdre, reprenez le début de la définition de mon "tout", et dites-moi, si vous en voyez une, quelle est la différence entre mes deux premiers tout (il y en a une, et qui est de taille : pour vous mettre sur la voie, la même qui existe entre l'exclamation et la déclamation, autre dissertation possible :

Quelle est la différence entre l'exclamation et la déclamation ?

Ecrivez, mes amis, écrivez, c'est le don qui manque le moins, aujourd'hui, comme le travail au temps de Lafontaine, sauf que nous avons un étrange besoin de nous exprimer). D'où vient que ce besoin nous étreigne si fort ? Croyez-vous que ce soit réductible à la société d'abondance, de consommation et des loisirs ?

Le syllabaire du sens" se voudrait un atelier d'écriture. Mais à propos d'écriture, comment expliquer que ceux qui font aujourd'hui le métier d'écrire prennent un si grand soin à vouloir qu'on appelle "un travail" et pas "une oeuvre" ce qu'ils font, alors qu'un désoeuvré comme moi caresse opiniâtrement le rêve de cueillir une oeuvre au bout de la lampe-lente maturation de son inspiration génitive, qui ne lui donne du génie qu'autant qu'elle le détermine ? Du déterminisme de l'inspiration, qui résout dans l'acte végétatif du bâtisseur de cathédrales son conflit immémorial avec le travail !

Troisième charade (ayant trait à la seconde déclaration de mon père).

Sa recette pour banaliser sa vie :

Brassens disait qu'il y avait peu de chances que l'on détrône le roi de mes premiers :
http://www.dailymotion.com/video/xkb8x_georges-brassens-le-roi_news
J'avais un bistrotier, mort aujourd'hui, qui aimait à dire qu'il n'était pas raciste, exception qu'il n'aimait pas... ceux-là, dont on est toujours celui de quelqu'un d'autre ;
mon deuxième est l'écot ;
mon troisième est une impératrice égyptienne ;
Pierre dac avaient réuni mon deuxième et mon troisième dans celui d'en rire ;
l'homonyme de l'idée de Pierre dac pourrait former le participe d'un verbe dont l'attribut serait de mourir un peu,
mon quatrième ne dit pas la vérité ;
mon cinquième est la finale de ce verbe ;
mon tout est clivé, comme les différentes voitures d'un train, divisées en... Raccrochez les wagons !

Mon père disait que, pour banaliser sa vie, il fallait être clivé. Qu'en pensez-vous ?

En matière d'information, le fait divers est la banalisation du mal, mais la mauvaise nouvelle produit et soutient la conversation, tandis que "le commérage produit de la morale" (frédéric taddeï).

Mon père disait aussi qu'il y avait les gens primaires, les gens secondaires, les tertiaires dont il était, et il remontait jusqu'aux quaternaires...

Il disait aussi que ceux dont, en joignant les mains, le pouce gauche étaient au-dessus du pouce droit, étaient des hommes de coeur, tandis que celles (car cela se passait généralement ainsi, assurait-il) dont le pouce gauche dominait le pouce droit étaient des femmes de raison, dominatrices, froides, calculatrices.

Mon père aimait beaucoup les femmes. C'est pourquoi il disait tout cela, à la fin des repas.

Votre charadier à qui répondre aujourd'hui est

julien.weinzaepflen\numericable.fr

Aujourd'hui, j'ai dépassé les bornes.

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