vendredi 1 juin 2012

Trente-quatrième charade, la charade de la propriété

Camarades charadiers,

Me revoilà à la manoeuvre!Le croissant de lune demandait si je renaîtrais un jour de mes cendres. Le phénix meurt plusieurs fois, mais on ne devrait pas avoir à renaître plus d'une fois, l'accouchement est trop difficile, pour l'enfant. Pour la maman, c'est un bonheur, enfin j'imagine ou je galège. L'idée vous a-t-elle souvent effleuré qu'on ne se souvient pas d'être né? Ce qui fait qu'on n'a pas la notion du temps, mais celle de l'éternité.

Aujourd'hui, je voudrais vous parler de "la destination universelle des biens", propriété collective de toutes les parcelles de la terre, dont les titres de propriété notariés des acquéreurs ne sont que des bons d'intendance.
"L'intendance suivra", disait de gaulle, dans  son souverain mépris des contingences. Seulement, une des premières choses que s'est empressée de faire "la révolution bourgeoise" de 1789, c'était d'ériger la propriété privée en droit de l'homme,  prolongeant la notion de fief et la vénalité des charges et des offices, bien que ceci entrât en contradiction directe avec les droits...  de la terre à être possédée, ou plus exactement cogérée par tous les humains, l'homme ne faisant infraction à ce droit que pour avoir son précarré, dont il pourrait jouir (l'homme est jouisseur), mais à condition de rendre compte de l'usage qu'il en fait à l'Etat comme à Dieu. Or on est loin du compte. De gaulle a eu beau rappeler le principe que "la politique ne se fait pas à la corbeille" et repousser le "comment" d'un hautain : "L'intendance suivra", ce sont les marchés qui commandent ; les clients ne sont plus les rois. Ils ont beau  gémir auprès des fournisseurs avec leurs incessantes demandes, le donneur d'ordre est celui qui offre ses services contre rétribution, qui continue à entretenir la croyance chimérique du client en sa royauté en lui disant:

"Ne craignez rien, vous serez satisfait ou remboursé".

On est rarement satisfait, mais on n'est jamais remboursé. L'intendance ne suit pas ; le propriétaire, à qui a été reconnu un droit inaliénable à la propriété privée non assujettie au bien commun,  fixe ces conditions. Passe encore si on connaissait ses propriétaires ! Quelqu'un écrivait l'autre jour, sur un blog où j'écris souvent, moi aussi, qu'on "aimerait bien que nos créanciers nous soient présentés" ; ou bien on aimerait bien être présentés à eux, pour pouvoir les remercier, bien sûr. Mais comment pourrions-nous réaliser ce rêve de gratitude du moment que nous ne connaissons souvent même plus  le propriétaire du logement que nous occupons ? Pour ma part, j'ignore jusqu'à son nom. Je suis en rapport avec son gestionnaire de biens avec qui j'ai, comme il se doit, les plus mauvais rapports ; mais je ne sais pas à qui je paie mon loyer tous les mois par prélèvement automatique, c'était une condition du bail.

Pour traiter à fond la question, il faudrait faire un développement sur le rôle que joue, dans la propriété, "le droit du premier occupant", pour éviter qu'on parte dans des conquêtes illégitimes. Mais je sens que vous vous impatientez, je prends sur votre temps, je vous lèse, je vous spolie, alors je vous présente mes charades avec mes respects et mes hommages du matin :

1 Mais c'est tellement plus mignon de se faire traiter de mon premier en chanson.
Mon deuxième est la première partie du nom de la ministre de la réussite  éducative qui n'est pas sourde, mais s'appelle georges.
Une flèche ne doit jamais rater mon troisième.  
Mon tout, mot peu connu, désigne tous les biens immatériels dont nous pouvons partager la propriété, comme les connaissances, par exemple. J'ai apris ce mot hier en écoutant daniel Mermet et un universitaire québécois qui faisait la promotion de cette notion, en marge du printemps d'érâble, révolution où les étudiants, pour ne pas payer des droits universitaires en hausse, qui sont pourtant parmi les plus bas au monde, sortent tous les soirs, une casserole dans une main et une cuillère dans l'autre, en les faisant teinter, alors que le gouvernement de ce pays est accusé de corruption, donc d'avoir des casseroles, mais on dirait que les étudiants n'y pensent même pas.
"Tout pouvoir corrompt, tout pouvoir absolu corrompt absolument."
La corruption n'est-elle pas  en relation intrinsèque avec la politique ? De même qu'elle est cette dégénérescence inséparablement liée à notre condition humaine.  L'optimisme affiché de nos gouvernants voudrait qu'on ne fasse cas que de la création. Peut-être s'en servent-ils comme d'un cache-sexe de leur corruption, mais c'est réducteur. Par exemple, on a dépensé beaucoup d'argent dans l'aide à la création d'entreprises, mais on n'en dépense guère pour le soutien de leur activité. Continuons.

Deuxième charade :

L'amour est dans mon premier, autant dire que "l'infini mis à la portée des caniches" (céline) est dans "le restaurant des vaches" (Mouss) ;
mon deuxième n'est pas de lancement, mais vient du mot lance et est 1 Manche en bois qui supporte un drapeau, une arme d'hast, etc ;
mon troisième est le bout très fin d'une canne à pêche, merci, Ludo, j'ai aimé, donc je copie, bien que ce soit une atteinte caractérisée à la propriété intellectuelle.  Mais toutes les idées ne sont-eles pas le tout de ma première charade ?

Finissons-en, ne pas confondre le tout de ma deuxième charade avec le tout de celle qui suit, comme on le fait trop souvent :

mon premier est la lettre qu'on attribuait généralement aux points géométriques ;
mon deuxième est de lancement, mais ne vient pas de la lance ;
mon troisième est un suffixe qui ressemble au bout d'une canne à pêche et à un mont qui divise le monde, car "Jérusalem sera une cause d'étourdissement pour toutes les nations", déclarait le prophète Isaïe.
Ne soyez jamais étourdis au point de ne pas chercher à connaître la date de mon tout, si vous voulez éviter les intoxications alimentaires (je ne parle évidemment pas du 21 décembre, veille du jour de naissance de deux de mes amis qui ne se connaissent pas).

Et, sans indiscrétion, puis-je vous demander de  me répondre ici ?


en m'excusant de vous avoir dérangés en ce samedi matin.

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