vendredi 10 août 2012

La charade de la composition

La charade, telle que m'a appris à en rédiger notre maître 63 qui n'était pas le marquis de carabas, mais le maître tarabath, et qui exerçait en civil la fonction de professeur des lycées et collèges et non celle de "maître d'école" alors qu'on appelle aujourd'hui ces derniers des "professeurs des écoles" (allez comprendre pourquoi, tout fout le quand, Madame, tout est travesti, même le lancer du javelot, et l'équipe de france olympique qui n'a même pas à ce jour le même nombre de médailles qu'à Pékin, chine, et qui s'est de nouveau fait rattraper par l'Allemagne, cette allemagne contre laquelle notre maître 63, qui n'était pas le maître tarabath, mais le maître André Isaac (alias Pierre dac a résisté tant et plus :
 
"Radio Paris ment, radio Paris ment, radio Paris est allemand !"),
 
la charade, disais-je, est une espèce de composition française.
 
Je voudrais aujourd'hui vous parler d'une discipline de la composition qui est  considérée à tort comme son antonyme.
 
Notre maître 63, qui n'était pas le marquis de carabas, avait coutume de commencer ces charades (mais peut-être en réécrira-t-il) par ces mots :
 
"Le cerveau ne s'use que si l'on s'en sert".
 
Non, je ne vous ai pas proposé un verre de Sancerre bien que le petit coup de blanc du matin  fasse presque partie du "franch paradoxe".
 
J'ai l'habitude de dire qu'en matière humaine, les choses vont à l'inverse de ce qui se passe en matière... matérielle (même nos organes comme le cerveau ne font jamais que partie de notre matériel) : en matière humaine, les gens ne s'usent que si on ne s'en sert pas.
 
Et qu'est-ce qui les dessert ? La "mauvaise réputation" de Brassens ? bien possible, assez souvent. Est-ce qu'on est précédé d'une réputation qu'on se fait ou d'une réputation qu'on n'a pas méritée ? La chose importe peu, à la  vérité, car on peut être préécédé d'une réputation sulfureuse que l'on s'est méritée et n'en pas moins souffrir.
 
Notre maître 63 m'a fait saisir la différence qu'il y avait entre "la culpabilité réelle" et "la culpabilité imaginaire". On a lieu de sentir une "culpabilité réelle" quand on a réellement posé des actes qui méritent le regret et qu'on s'en excuse auprès de qui en a souffert. En revanche, notre culpabilité devient imaginaire quand on croit avoir commis du mal que l'on n'a point fait.
 
Mais je m'égare. Il ne s'agissait pas pour moi de vous parler de réputation, mais de cette discipline de la composition qui en est considérée aujourd'hui de mauvais aloi comme l'antonyme.
 
Souvent, à une composition française, il faut une antienne qui soit comme la plume au sommet d'un chapeau.
 
L'antienne de notre maître 63 était :
 
"Le cerveau ne s'use que si l'on s'en sert".
 
La mienne serait préférentiellement, non pas :
 
"Les gens ne s'usent que si on ne s'en sert pas", mais :
"Il faut desserrer la vis de son esprit".
 
La discipline de la composition dont je vous entretiens est précisément ce desserrage de vis. elle n'en a pas pour autant fini avec la contrainte. Mais elle lui donne sa juste place.
 
Du temps de bach, dans un concerto, le soliste avait sa cadence et celle-ci n'était pas écrite. Bach a changé la donne, sans doute parce qu'il voulait tout maîtriser ou qu'il avait trop de message musical à offrir ou délivrer
 
Mais cette discipline de la composition dépasse le cadre particulier de la musique. On la retrouve aussi au théâtre. "Le petit théâtre de bouvard" passait pour ne donner que du théâtre de ce genre. En fait, j'ai appris que beaucoup d'auteurs écrivaient par avance bon nombre des répliques que se donneraient les comédiens qui s'y sont faits connaître, et au nombre desquels on trouve des pointures telles que chevalliet et Laspales, Jean-Jacques Pérony ou le célèbre trio des "filles" rassemblant Mimie Maty, Michèle bernier (fille de georges Bernier, plus connu sous le nom de  professeur chauron, fondateur d'Harakiri avec Cavana, françois, pas Antony) et  Isabelle de boton.
 
On voit bien que cette forme de théâtre n'ignore pas la contrainte, puisqu'elle pose un cadre scénaristique "intrigant" au sein duquel il arrive que les comédiens révèlent leur personnalité. Très souvent, en effet, cette manière de faire du théâtre, qui ne suppose, ni mémoire, ni répertoire, tourne au "jeu de rôle" sans aller jusqu'au "psychodrame". c'est pourquoi elle est prisée par un grand nombre de psychiâtres, mais je crois qu'elle devrait se démocratiser, nos rapports humains s'en trouveraient meilleurs.
 
Cette discipline de la composition est également entrée dans la littérature  sous la forme de ce que les surréalistes ont désigné du nom d'"l'écriture automatique". Je dois dire que je rédige mes charades sous le jet d'une espèce d'"écriture automatique", mais l'écriture automatique suppose beaucoup de retravail. La longueur de celui-ci ne présage pas du tout de la qualité ou du défaut du résultat.
 
Mais pourquoi donc cette discipline de la composition, qui est donc à son répertoire bien qu'elle n'aime guère le répertoire, en passe-t-elle pour l'antonyme ?? C'est parce qu'elle est une apologie consommée de l'oralité et que nos intellectuels de l'heure ne craignent plus tellement que nous nous américanisions, comme c'était la hantise d'un chateaubriand au soir de sa vie, mais que nous nous africanisions et que notre culture, non seulement ne renie le support livresque, pour le plus grand malheur de ceux qui en vivent en ayant  acquis un monopole sur l'édition (cf la dernière contribution à la pensée française du publicitaire devenu écrivain, frédéric beigbeder), mais encore ouvre les vannes jusqu'à devenir tellement graphomane que plus personnen'écrive, chacun ayant perdu l'usage de l'orthographe et en toutes choses une aristocratie étant nécessaire, pour destrier l'ivraie et  en arracher le poison de "la république des lettres", des musiciens et des autres artistes. (Les artistes, les artistes, il y a une maison pour ça, c'est une caisse d'assurance et de retraite, c'est aussi une maison de retraite, je crois !)
 
Un jour, au zinc d'un café appelé "le carlite", j'étais en conversation avec un camarade et nous nous demandions comment faisaient nos anciens devanciers à nous, aveugles, qui étaient obligés de disposer de plumes bénévoles à qui ils dictaient des partitions qu'ils avaient déjà dû écrire en braille, musique ô combien cérébrale, pour rendre la dictée fluide. Et mon camarade de conclure notre conversation perplexe par ces mots :
 
"Autrefois, les types n'avaient aucun matériel et faisaient de la musique de génie ; aujourd'hui, nous avons du matériel de génie et nous faisons de la musique de merde".
 
Ceci est-il un plaidoyer contre la discipline  en question ? Certes, en fait de discipline, elle est aussi indisciplinée qu'il est possible).
 
Certes, ne sont sensibles à la grande écriture (musicale) que ceux qui la voient et pour qui savourer la musique est l'enchevêtrement d'un plaisir auditif et d'un plaisir visuel. Telle est sans doute la mélomanie, que je n'ai jamais comprise, à vrai dire, car je n'ai jamais compris les gens qui acquièrent un goût sûr en une matière précise, plutôt que de survoler toutes les matières et d'avoir assez de goût, par exemple, pour  reconnaître un bon vin d'un mauvais et l'apprécier en personnes d'un goût simple et sûr. Mais peut-être serais-je accusé de :
 
Première charade :
 
mon premier est un des préfixes de la dualité ;
mon deuxième se tète au mamelles mammifères maternelles ;
mon troisième est un inverti qu'on nomme comme le "mont de piété" ;
mon quatrième est le suffixe des idéologies ;
mon tout est l'attitude de ceux qui survolent tout en ne connaissant rien.
 
Deuxième charade (ou charade principale), de quoi ai-je donc parlé dans cette composition ?)
 
mon premier est le premier département français ;
mon deuxième connaît son métier ;
il faut desserrer ma troisième de mon esprit;
mon quatrième est un champion ou une carte ;
mon cinquième est aux  atomes ce que l'anode et la cathode sont à l'électrolyse. Souvent ils s'y déposent, comme des alluvions ;
enfin mon tout est cette discipline de la composition qui passe pour son antonyme.
 
Charade intercalaire :
 
il faut desserrer la troisième de ma principale de son esprit sous peine de tomber dans :
 
la voiture, qui est mon premier ;
je n'aimerais jamais avoir de mon deuxième sur les mains ;
ça j'en suis certain, j'en suis mon troisième,
mon tout étant les chaînes qu'on se met à l'esprit.
 
"La liberté est à la laisse", la liberté est au bout de la chaîne. Mais s'il y a un bon usage de la liberté...
 
Je vous contrains à me répondre ici
 
 
tout en vous laissant libre de ne pas le faire.

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