Après ce que j'ai intitulé "la charade du progrès", je vous reproduis ici la décomposition du croissant de lune, ses réflexions, suivies de mes réponses.
"Salut Torrentiel, belle journée, le soleil brille franchement, ça va faire du bien aux jardins.
Première charade.
Ton premier est le thé
Il infuse dans l'eau, ton deuxième,
Ton troisième sont les dix commandements,
Ton quatrième est "et", quand on en rajoute,
Ton tou serait donc "théodisset", moi pas connaître.
Deuxième charade.
Ton premier est un dé,
Ton deuxième est "crois", du verbe croire, accessoirement ta croix,
Ton dernier est le sens qu'on cherche à sa vie, parfois trop longtemps, comme s'il y avait un sens précis à trouver, vaste blague, responsable de beaucoup d'échecs, c'est énorme. Trop de gens se cherchent, sérieux.
Ton tout est la décroissance, oui, elle suppose qu'on aille contre la nature humaine, qu'on s'oppose à la concurrence pour la vie. S'il faut en plus que cette décroissance soit juste, ça suppose que les peuples riches et bien mangeants, voient leur pouvoir d'achat et de consommation réduit drastiquement par dix au moins, afin que les peuples faméliques en aient plus, au contraire, avec au total, une baisse de la production mondiale de richesse. Savoir. Je crains hélas un tout autre scénario, l'éradication des peuples faméliques produirait le maintien ou l'augmentation du pouvoir de consommation des peuples repus, avec une éventuelle diminution mondiale de l'empreinte écologique et de la pression sur les ressources. Il n'en reste pas moins vrai, que les ressources disponibles sur terre sont finies, par définition, tandis que l'exploitation d'autres planète est au-dessus des moyens de la terre.
Dernière charade.
Ton premier est encore un dé, cube rond, tu y repasseras, il y a antinomie dans les termes, ce n'est pas un cube, comment s'apelle cette forme?
Ton deuxième est le lot qu'on achète aux tombolas,
Ton troisième est un cas,
Ton quatrième est lisse,
Ton cinquième est un às,
Ton dernier est un ion et non pas un nion.
Ton tout est délocalisation. L'Occident en souffre aujourd'hui, encore que. Il y eut des temps où il l'imposa par la force. A coup de canons, on a forcé des marchés à s'ouvrir, des industries à cesser de produire. En 1820, le produit annuel de l'Asiatique était supérieur au produit de l'Européen, en individuel. En 1840, après la guerre dite de l'opium, les données se sont inversées. Il n'est que jusqu'à ma Tunisie Verte qui dut subir les textiles Français au détriment de nos tisserands. Un chant populaire en témoigne qui dit ceci,
"Portes la laine de ton pays, non pas le tissu étranger."
Ton histoire sur la décolonisation et cette sorte de colonisation pacifique, j'y crois pas. Elle est aussi militaire et brutale qu'avant, mais la disproportion des forces étant plus grande, on obtient des effets sans usage de la force et encore. Tu connais beaucoup de pays libres et francs d'occupation étrangères, toi?
Croissant de lune"
"Bravo, Croissant de lune, pour ta résolution des charades, mais surtout pour les développements qu'elle contient. Je ne suis pas d'accord avec tout, je vais m'en expliquer un peu, mais en gros...
Oui, chercher un sens à sa vie dans le vague revient à estimer a priori qu'il n'y a pas de sens.J'ai toujours été insupporté par l'expression "quête de sens", qui me paraît signifier qu'on se résout d'emblée à ne rien trouver du tout.
Décidément, l'éradication est une de tes craintes viscérales. En fait, il me semble qu'ilne faudrait pas du tout en passer par là : il suffirait qu'on applique les principes de l'économie de fonctionnalité, consomer au plus près de ce que l'on produit sans intimer aux pays émergents quelle serait leur marge de manoeuvre pour que l'on arrive à une gouvernance juste. Si toutefois on estimait que leur mode de productivité écologiquement épuisant ne convenait pas, il suffirait que l'on fasse preuve de taxes à l'importation, de protectionnisme, quoi. Mais on n'en prend pas le chemin : pas plus la TVA sociale n'aurait été une solution (quelle blague) que ce qu'on ne voit point venir dans la transformation des mécanismes européens. Quand tu parles de mesurer l'empreinte écologique, c'est que tu as intégré le fait qu'on doit gouverner le monde selon des logiques macroéconomiques et chiffrées. Or la macroéconomie, la mesure de l'empreinte écologique, par définition impossible, pour obtenir un résultat exact, voilà l'ennemi de la vraie gouvernance mondiale humaniste.
J'ai l'habitude de dire que la bureaucratie financière a remplacé la bureaucratie soviétique. Cette logique chiffrée comme mode de gouvernance, c'est ni plus, ni moins que l'intégration dans tous les esprits et tous les gouvernements de la financiarisation du monde. Si cette financiarisation était en phase avec l'économie réelle, il n'y aurait rien à redire, mais ce n'est pas le cas.
Au passage, as-tu vu comme l'idéologie mondialiste tend à se propager, quels que soient les régimes ? vois l'intitulé de ton ministère des affaires sociales marocain. Bassima Hakkaoui est ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social. "Redressement productif et "développement social", il y a une ligne de continuité entre ces deux intitulés ministériels. On en a plein la bouche et on se ferait même des idées, mais "surtout des idées", comme disait coluche.
Ici, en france, la ministre verte du logement propose qu'on empiète un peu plus sur l'espace forestier ou arable plutôt que de réaménager les friches industrielles ou, mieux encore, de réaménager l'habitat existant. La gauche française, après avoir trahi le prolétariat, se prépare à trahir les classes moyennes, son électorat de substitution.
est-il besoin que l'on réduise par dix le pouvoir d'achat de l'Occident ? Il y a juste besoin que la production du superflu se tempère. Mais là encore, vois-tu venir quelque chose de ce côté ? Propose-t-on un minimum de planification ? Envisage-t-on de corréler l'orientation scolaire de chaque élève selon des critères qui tiennent à la fois compte des goûts de l'élève et des besoins du pays ?
Enfin, où m'as-tu entendu parler de "colonisation pacifique" ? Parce que tu crois, toi, que l'esclavage industriel est pacifique ? L'Occident y est seulement plus sensible parce qu'il y perd ses emplois et, comme l'organisation mondiale du commerce ne prend aucune norme fiscale et a fortiori salariale, il perd ses emplois et son pouvoir d'achat, dans cette "division (mondiale) du travail".
Quant à la troisième étape que je vois poindre après une démondialisation forcée, c'est le dernier soubresaut de l'âne gouvernant qui cherchera à imposer des normes de frugalité cyniques pour continuer à vivre à sa vitesse en prétendant interdire aux autres de créer des TGV du développement. Mais cette proposition a toutes les chances de se ramasser et c'est justice.
tu es troisième à toutes les charades, donc tu as 31 points, car ta décomposition est formidable, et je la retiendrai, sinon tout cet échange, pour le compte rendu que je ne ferai plus que sous ce genre de formes.
Le torrentiel"
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