Où en étions-nous ?
L'autre jour, un ami, Jean-Pierre, qui joue épisodiquement à nos "remue-méninges", me disait que mes charades, c'étaient beaucoup de choses avec de la charade autour.
Un homme inélégant, qui avait l'excuse de l'adolescence, disait de sa mère que c'était "une friandise enrobée d'une fine couche de graisse".
J'espère qu'on n'a jamais dit ça d'aucune maman de la liste.
Où en étions-nous ?
"Autrefois, pour faire sa cour, on parlait d'amour", et je vous avais promis le versant culturel de mon discours, non sur la décadence de la civilisation, mais sur la régression de la croyance dans la civilisation.
Faut avoir de la suite dans les idées.
Je vous pose une question :
Croyez-vous en la décadence de la culture ?
J'attends votre réponse dans la décomposition de la charade et je vous donne un point en plus (je bonifie sans cesse comme le vin dont j'use et j'abuse) si vous me donnez celle que vous croyez que je fais à cette question, et un point de plus si vous avez juste.
Je vais quand même vous donner un indice :
De tout temps, on a dit que le niveau culturel baissait parce que la culture changeait.
Après le siècle des Lumières, il a fallu faire ses humanités, parce que les philosophes des lumières avaient des lettres, en quoi ils se croyaient vaccinés contre la possibilité de forger des systèmes monstrueux.
"Ecrire, c'est sortir du rang des criminels", voilà la synthèse que Gilles deleuze faisait de cette croyance et à laquelle il était trop intelligent pour croire lui-même, d'autan qu'il avait étudié Nietzche et l'usage qui en fut fait, donc il ne pouvait pas ignorer qu'un système philosophique fait des morts.
Jean guitton, dans "Le travail intellectuel", faisait en quelque sorte sienne cette devise magnifique :
"Décider dans le doute et agir dans la foi",
mais estimait qu'une fois que le choix était fait, il fallait ne plus reculer dans la mise en oeuvre de la décision et "compter les morts ensuite..."
Vous comprendrez pourquoi je n'ai jamais su choisir, mais ça ne m'a pas empêché de faire des morts, autrement dit, du mal, avec cette excuse trop facile que c'était involontairement.
Les scrupuleux ne sont pas moins destructeurs que les autres. Ils sont plus autodestructeurs, mais leur démolition se propage. On ne fait jamais rien sur son corps qui n'ait des conséquences sur celui des autres et de l'humanité tout entière. L'humanité est régie par une sorte de télépathie générale.
J'ai parlé d'humanité, le XIXème siècle parlait d'humanité(s) comme le XVIII7ME SI7CLE de lumière(s) au pluriel, il n'y avait que Kant pour parler d'Aufklärung, d'explication au singulier.
Curieusement, je me suis toujours méfié du pluriel que l'on mettait devant les réalités les plus vivantes, or quoi de plus vivant que la lumière ou l'humanité. La lumière est en mouvement perpétuel comme la vie, et elle a une telle puissance de voyage qu'elle peut transporter à notre vision des étoiles déjà mortes. Notre croyance en l'immorrtalité s'origine sans doute immédiatement de là. .
quant à l'humanité au pluriel transformée en savoir, cet encyclopédisme de l'homme pour connaître l'Homme ne me dit rien qui vaille.
Y a-t-il une baisse de notre niveau culturel ? Notre époque est infiniment polygraphe, mais cela ne tranche pas la question.
Je trouve qu'il y a quantité de gens qui écrivent furieusement bien et profond, mais qui écrivent en puisant sur leur fonds propre.
De plus, la culture est un arbitraire rétrospectif qui a intériorisé son filtre.
Je m'explique : le filtre éditorial sanctionne impitoyablement ceux qui ne paraissent pas se situer dans le sens de l'histoire de l'art ou du progrès de la pensée.
Mais le désir de régression de la civilisation a également touché la culture : alors qu'il existe de plus en plus de supports sur lesquels la création pourrait s'exprimer, du cinéma à la chanson, la télé ne diffuse plus de films et la radio repasse des musiques des années 80.
"Autrefois, pour faire sa cour, on parlait d'amour" et l'on était "honnête homme", moins si l'on était galant que si l'on savait beaucoup de latin et de grec, si l'on connaissait "les vies parallèles" de Plutarque, qui devinrent plus tard celles des "hommes illustres" de l'abbé Laumont (avec son célèbre "de viris", autant manuel de latin sur textes que d'histoire romaine.
Etre érudit, est-ce un gage d'honnêteté ?
Pourtant, il ne fallait pas s'y fier. Certes, Montaigne citait souvent par coeur, mais il plongeait aussi dans sa bibliothèque pour trouver un exemple au hasard de ce qu'il prétendait illustrer. de là que ses exemples tombaient parfois comme un cheveu sur la soupe.
Aujourd'hui, l'encyclopédie est à la portée de tous, mais dès qu'on se lasse, on clique.
Le clic, c'est le zaping, mais n'a-t-on pas toujours cliqué ?
C'est aussi le dernier mot de ma phrase-charade à trouver.
Allez-y, c'est de l'escalade, il y avait longtemps que nous n'en avions pas fait.
Mon deuxième est net
comme de mon premier de rochhe ;
mon troisième n'est pas une femme ;
première halte, vous devez avoir trouvé un adjectif et un nom ;
mon quatrième est le participe passé du devoir ;
halte : vous devez avoir trouvé un article ;
Jésus a transformé mon premier en mon cinquième , on dit qu'il y en a eu six jarres de cent litres ;
mon sixième est la conjonction de l'ajout ;
mon septième est la cinquième voyelle ;
mon huitième est idiot ou puceau ;
mon neuvième est un pronom personnel égoïste qui se prend pour objet (il est dans l'énoncé même de sa définition)
halte : vous devez avoir trouvé un adjectif ordinal ;
mon dixième dure cent ans ;
halte : c'est un mot donné !
mon onzième est le semi-auxiliaire de la dette ;
mon douzième est la proposition "par" dont on inverse les deux dernières lettres;
je sais que la définition de mon douzième vous fait mon treizième (le verbe d'un insecte ou de celui qui a des tocs);
Halte : mes deux précédents forment un tout : ce tout est le verbe qui s'oppose à ceux qui se contentent de croire ou de théoriser ;
soufflez un peu. Vous êtes prêts ? On y va pour notre dernier mot : il compte seulement huit syllabes, comme ça nous arriverons jusqu'à l'adjectif numéral cardinal dont notre troisième mot était l'ordinal. C'était reposant, n'est-ce pas, cette petite promesse et l'indication de recherche qu'elle vous donnait, de quoi vous faire penser en rêvant. On y retourne, plus qu'un dernier effort :
mon quatorzième est le contraire du multiple ;
mon quinzième est le contraire de parler ;
mon seizième est la base dans laquelle nous comptons et dont le premier groupe va de 0 à 9 ; vous croyez dans l'existence du zéro ? C'est une invention du croissant de llune ;
quand elle est musicale, ma dix-septième rend un son de sifflet chromatique ;
mon dix-huitième s'adapte aux circonstances comme une feuille peut être diminuée de volume, de deux à quatre fois si habileté du conditionneur qui la met sous enveloppe et la mon dix-huitième ;
mon dix-neuvième émet cette interjection parce qu'il est content de vous avoir bien eu ;
nos zygomatiques sont en travaillorsqu'on mon vingtième ;
tout cela mérite un bon mon vingt et unième, qui n'est pas de l'eau, ni du vin, ni du café, mais infuse dans l'eau et pousse en Angleterre, dans les champs de Libton.
Répondre à cic :
Vous pouvez répondre en plusieurs fois. Un point par syllabe trouvée plus des points de bonification si vous répondez à mes questions. La compétition reste ouverte jusqu'à dimanche soir. C'est un jeu d'enfant.
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