samedi 20 octobre 2012
Oumma et catholicisme, supination et passisme
Une fois n'est pas coutume, je commence par le classement :
1 Abdel 45 points (premier sur pronation) ;
2 Cathou 38 points ;
3 Benoîte : 37 points ;
4 Babeth, 35 points
5 Jean-Nicolas : 34 points.
Le croissant de lune au tableau d'honneur de la citation :
Bonjour, Torrentiel aux bras cassés. Faciles tes charades sauf l'histoire du passéisme latin, je n'en ai aucune trace. Tu es un latiniste?
"Première charade.
Ton premier est le prône, ta prose y ressemble,
Ton dernier est la nation, chose vivante, comme la patrie d'ailleurs, faudrait réfléchir à la différence entre ces deux termes, c'est pour moi, une différence de taille, la patrie est plus petite, c'est forcément une terre, la nation peut nêtre qu'un peuple sans terre..
Ton tout est la pronation, quand la paume de la main est tournée vers l'arrière, reposant au sol."
Interrompons le croissant de lune pour le laisser répondre à sa propre question dans une missive qu'il m'a adressée il y a longtemps et dont je ne retrouve pas la date :
"La nation, qu’est-ce que c’est ? Difficile à définir. La France est une nation, ce qui veut dire qu’elle existerait, même en l’absence de gouvernement Français. La nation n’est pas un gouvernement ou un état. On pourrait en théorie, morceler et créer des états sur le sol et le peuple Français, des états indépendants les uns des autres, à qui on donnerait des noms ou des numéros, mais la nation Française existe sans qu’on puisse la créer.
L’état n’est jamais qu’une structure qui correspond ou non à une nation. Quand il s’y juxtapose, on parle d’état-nation. Or, le Liban, la Tunisie, ce sont plus des états que des nations. La nation Arabe, n’a pas de gouvernement, il faudrait le créer, mais elle existe, qu’elle ait ou non, une existence politique, un gouvernement.
La Nation Islamique, est une nation de nation, avec cette catégorie peut-être intraduisible de « Oumma ». Elle comprend au moins trois grandes nations, l’Arabe, la Turque et la Perse mais il en est d’autres. La Oumma est une nation de nations, en ce sens qu’elle comprend en son sein diverses nations, mais, tout comme l’Islam en tant que doctrine est la doctrine des doctrines, on peut dire que la Oumma est la nations des Nations, puisque l’idée de nation en procède également. Totalitaire, cette idée ? Non, si c’est ma considération à moi, voulant voir le monde ainsi, dans la mesure où je permets à mon vis-à-vis de le voir différemment.
Le peuple correspond généralement à une nation basique, différents peuples composent certaines nations englobantes. Chaque peuple correspond à une nation. On observe quand-même la différence de signification entre le mot « peuple » et le mot « population ». La population de la France n’est pas toute du peuple Français.
Le corps social ou société, c’est la population d’un espace donné, en tant qu’agissante et inter-agissante. Corps social ou tissu social, c’est la trame qui réunit des individus associés les uns aux autres par toutes sortes de rapports, des rapports affectifs aux rapports de production, lesquels ne sont pas nécessairement contradictoires, d’ailleurs.
La patrie, c’est encore autre chose. La Tunisie, peut être une patrie, la France est une patrie, mais même Lilles ou Marseille sont aussi des patries. C’est le lieu où on a grandi et qu’on aime plus ou moins. On peut dire que la France est tout à la fois une patrie et une nation, doué d’un état."
Je (Le torrentiel) reprend la parole :Il m'est arrivé de demander à aymeric Chauperade quelle était selon lui la différence entre la oumma et l'Eglise catholique. Je ne peux pas dire qu'il ait vraimemnt su me répondre. La question se pose parce que l'eglise catholique est certaine que sa doctrine a une vocation universelle. Mais cela interdit en même temps à l'Eglise catholique de se définir comme nation. La oumma, au contraire, s'inscrit dans l'idée de nation. Bien qu'elle ne se soit pas définie de frontières arrêtées, ce qui entend qu'elle ne suspend pas son droit à la conquête, elle s'inscrit dans certaines zones géographiques et ères de civilisation. Pourtant, le "croisériste" que je suis aux yeux du croissant de lune prétend que la oumma a subverti certaines vieilles nations : les cas les plus symptomatiques sont ceux de l'egypte et de la Perse. L'egypte est devenue une nation musulmane le jour où elle a été majoritairement peuplée de musulmans. C'est démocratiquement régulier, mais cela a dissipé les racines anciennes et sans doute folkloriques que nous attribuons à l'egypte ancienne. Nous n'avons pas les mêmes scrupules à voir la grèce être devenue chrétienne sans déplorer que cette christianisation a procédé elle aussi à l'assimilation de la mythologie grecque, la réciprocité critique oblige à le reconnaître. Il en va néanmoins différemment de la Perse, nation plus ancienne que la france, on se plaît à le répéter, où la religion de zoroastre était encore très vivace et survit partiellement, bien que clandestinement, à l'islamisation de l'Iran.
La france pourrait-elle faire partie du pré carré musulman ? Est-elle une terre trop éloignée de l'ère géographique actuelle de la civilisation islamique ? L'islamisation de la france serait-elle fondée le jour où les Français, par conversion ou démographie, seraient par improbable, mais non par impossible, devenus majoritairement musulmans ? Cette désaffection identitaire serait-elle une conséquence légitime de la démocratie ? Notre histoire est-elle négociable comme il semble que notre Etat soit à vendre, à maints fonds de pension ou d'investissement étrangers (je ne vise pas spécialement le Qatar) ? Pourquoi l'islam ne considérerait-il pas la France comme "terre de mission" puisqu'il glorifie encore l'époque où il s'était établi en espagne et y avait, selon sa propre historiographie, développé une société harmonieuse et savante ? Mais si le pré carré islamique peut s'étendre au-delà de ses zones d'influence naturelles (comme il s'est déjà vu que cet arabisme s'est inculturé en afrique et en asie), peut-on encore parler de "nation islamique", et pourquoi la oumma, comme l'Eglise catholique, ne reconnaît-elle pas sans ambiguïté sa vocation universelle au prosélitisme que nous autres, catholiques, avons abandonné à tort et par lâcheté ou manque de foi ?
"Le syllabaire du sens" est le bon endroit pour poser ces questions, mais continuons à charader et revenons à la décomposition du croissant de lune :
"
Deuxième charade,
Ton premier sue comme Eughène aux livres volumineux,
Ton deuxième est la pie,
Ton troisième est une nasse,
Ton dernier est le "ion", la particule,
Ton tout est la suppination, qui porte la paume vers l'avant, ou vers le ciel, dos reposant au sol.
Ces deux mouvements sont vrais s'agissant du coude, et encore, les mouvements physiologiques ne sont jamais purs. Particulièrement vrai, s'agissant du pied, ni pronation ni suppination parfaite n'existe physiologiquement.
Quant à savoir si la suppination relève du passéisme, je ne vois pas pourquoi, la paume effectrice est tournée vers l'avant et le haut, vers l'avenir, ton raisonnement ou ton prône se ramasse."
Quel est le lien entre supinatiion et passéisme ? Le supin, je le réponds au croissant de lune :
"1. Parce que le supin est une forme nominale du verbe latin qui ressemble fort au participe passé et est souvent employé, dans sa déclinaison adjective, dans le même contexte;
2. et de fait, comme "supination", il vient du verbe, "supinare", qui signifie "coucher sur le dos", donc, si tu transposes l'anatomie à l'âme humaine, la supination comme position naturelle semble lancer une invitation au passéisme."
"Ouais, évidemment, répond le croissant, l'homme couché au sol suggèrerait le passé, je n'entends pas le latin. C'est que l'anatomie est la description des corps morts, donc, la position de référence est celle du cadavre couché sur le dos. Même ainsi, la paume des mains tournée vers le ciel, suggèrerait l'avenir. Actuellement, on veut faire de l'anatomie du vivant, ou plus exactement de l'anatomo-physiologie. Elle diffère plus qu'on ne croit de l'anatomie statique des auteurs anciens, qui, de ce fait, ont commis quelques erreurs nonobstant la somme énorme de leurs travaux. La référence est le grand Rouvière qu'il fallait réciter par coeur, la grammaire de la médecine, livres descriptifs interminables, planches rébarbatives, nuits de veille de l'étudiant, qui croit à la valeur du travail. Pour accoucher de son anatomie, Rouvière dut en passer des heures avec les cadavres, quelle vie! Actuellement, la référence est la description de l'homme debout, pieds écartés à largeur du bassin, paumes tournées vers l'avant, petit doigt sur la couture du pantalon. Dans ce shéma, on ne peut nier que la suppination qui dispose les paumes vers l'avant, dispose à l'élan vers l'avenir, le progrès."
Le dernier mot revient donc au croissant de lune.
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