mardi 20 mars 2012

Compte rendu de la douzième charade

C'était pour le 14 mars, la charade était mal posée, le terme mal ortographié, de ma part. Aussi, chers amis de l'amitié, je vous présente mes excuses. Il va bien falloir, à l'avenir, que je me munisse du dico, qui assénit l'ortographe et protège des reproches. C'était donc, "procratsination", et non pas, comme je me suis plu à l'entendre, "procracination". Désolé. Dans ces conditions, on peut m'en lever des points en tant que charadier, et ne pas tenir compte des décompositions, ne garder que la réponse globale en notation des joueurs.


Les joueurs, se sont enquis de mes tourments, oui, chers amis, je souffre. Pourquoi? Au doux payys de Sham, "la Syrie", on déprécie et dévalue la vie et le sang de l'Arabe, le peuple résistant de Ghaza, subit les traîtreux assauts, le peuple combattant de la lointaine terre des hommes purs, "l'Afghanistan", vit les offenses et les meurtres des insensés d'au-delà des mers, qui, délibérément, se refusent à comprendre et à percevoir, pourquoi l'humanité les réprouve et les hait, malgré leur puissance. N'est-ce pas assez? Voilà ce qui fait perdre le goût de vivre à tout homme libre.


Cinq joueurs, qui ont trouvé, dans l'ordre suivant,

Premier, le Torrentiel, à 0h9 minutes,

Deuxième, Babette, à 9h et quart, elle m'aprend qu'elle habite à Angers, et non pas à Nantes, en pleine douceur Angévine, chouette, j'irai un jour ;

Troisième, Ludo à neuf heures et demie ;

Quatrième, Mustapha, à 9h 46 minutes. Il m'aprend que la cravache est un outil développé par les nazzis, qui s'y connaissaient en telle matière, je leur fais confiance. Mousse, a déjà posé cette procratsination, comme quoi, nous retombons sur nos brisées. Il m'a cité le premier quatrin du premier poème des fleurs du mal de Baudelaire,

Le cinquième et dernier, à 17h48 minutes, est le travailleur, Jean-Nicolas Malgrange, qui n'a pas remis à demain, sa réponse, bien que le temps lui manque.


C'est aujourd'hui, 20 mars, le cinquante-sixième anniversaire de l'indépendance de ma Tunisie Verte, le second, depuis la fuite du tyran honni et sa putain de sorcière, le premier célébré, depuis l'élection libre d'une assemblée constituante, chargée de constituer. Je connais un pays, qui ne célèbre presque pas, le cinquantième anniversaire des accords, curieux silence... Pour marquer le coup et me faire pardonner ma charade imparfaite, je vous fais cadeau, sous ma signature, de ce premier des Fleurs du Mal, que Mousse m'a procuré.


Croissant de lune.


Au Lecteur



La sottise, l'erreur, le péché, la lésine,

Occupent nos esprits et travaillent nos corps,

Et nous alimentons nos aimables remords,

Comme les mendiants nourrissent leur vermine.



Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches;

Nous nous faisons payer grassement nos aveux,

Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,

Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.



Sur l'oreiller du mal c'est Satan Trismégiste

Qui berce longuement notre esprit enchanté,

Et le riche métal de notre volonté

Est tout vaporisé par ce savant chimiste.



C'est le Diable qui tient les fils qui nous remuent!

Aux objets répugnants nous trouvons des appas;

Chaque jour vers l'Enfer nous descendons d'un pas,

Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.



Ainsi qu'un débauché pauvre qui baise et mange

Le sein martyrisé d'une antique catin,

Nous volons au passage un plaisir clandestin

Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.



Serré, fourmillant, comme un million d'helminthes,

Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,

Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons

Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.



Si le viol, le poison, le poignard, l'incendie,

N'ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins

Le canevas banal de nos piteux destins,

C'est que notre âme, hélas! n'est pas assez hardie.



Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,

Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,

Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,

Dans la ménagerie infâme de nos vices,



II en est un plus laid, plus méchant, plus immonde!

Quoiqu'il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,

Il ferait volontiers de la terre un débris

Et dans un bâillement avalerait le monde;



C'est l'Ennui! L'oeil chargé d'un pleur involontaire,

II rêve d'échafauds en fumant son houka.

Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,

- Hypocrite lecteur, - mon semblable, - mon frère!





P S : Chers amis de l'amitié, ne soyons pas des lecteurs hypocrites et pleins de vices, comme le poète l'expose. C'est que Baudelaire, s'il cultivait les fleurs du mal, n'adorait pas le mal. Je le crois sincère, quand, lors de son procès, il plaida, qu'en exposant le mal, il voulait porter au bien.

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