Le drame, ce n'est pas de ne pas parler le même langage, c'est de parler le même langage et de ne pas se comprendre.
Ah Babel, Babel, babylone, babylone !
Plusieurs choses peuvent arriver :
- nous entendons le même discours et n'en retenons que des mots clefs, mais nous ne retenons pas les mêmes : c'est pourquoi il existe des organes de l'information qui filtrent à notre intention un arbitraire culturel.
- Mais rien n'y fait : nos oreilles et nos intelligences ont beau être formatées, nos coeurs ne le sont pas, et tout à coup, ils se roidissent parce que les mots ne nous sont pas affectés du même potentiel de sensibilité.
L'un aura cru débiter une blague ou une phrase innocente, voilà qu'elle se mue en parole malheureuse chez celui qui l'entend, parce que la blague ou la phrase sont pleines de paroles infectées pour celui qui a "mal à l'âme".
Voilà comment on aura fait une gaffe ou comment sera née une rancoeur.
Tel autre ne voudra simplement qu'exprimer sa part de vérité. Seulement, voilà : la vérité en question sera déclarée irrecevable par la majorité de ses interlocuteurs, parce que leurs oreilles ne sont pas faites aux mots qu'il emploie pour la dire et que, pour la comprendre, il faudrait qu'ils disposent d'un logiciel, non pas de traduction simultanée, mais de dissipation des malentendus préalables.
Je vous propose aujourd'hui de me trouver quatre variations sur le même thème.
Vous avez au moins jusqu'à mercredi pour me donner vos solutions au fur et à mesure et, si le coeur vous en dit, ce que vous évoque ma prose inaugurale.
1. Charade théâtrale :
mon premier est un pronom relatif sujet ;
mon deuxième veut dire en latin : "à la place de" ;
mon troisième veut dire en latin : "où" (dans le sens de "où vas-tu ?" (cette expression latine a donné son titre à un roman d'Henryk Sienkiewicz dont on a fait un feuilleton-péplum, qui racontait la vie des premiers chrétiens dans l'Empire romain, où l'on voyait, les simples d'un côté et les empereurs de l'autre et comment, peu à peu, ces derniers ont commencé à s'intéresser, quelquefois de très près, à ceux-ci. Caligula, claude, Néron, le sac de rome...
Mon tout est le comique du malentendu théâtral au bonheur du prolongement de ce drame dialogué, comique de situation qui peut tourner au drame du dialogue de ma deuxième charade.
2. Le dialogue dans l'impasse.
Mon premier est le préfixe de la contradiction ;
mon deuxième est l'adverbe de la comparaison égalitaire ;
mon troisième, Rimbaud le voyait vert ;
mon quatrième conjugue le contraire de l'affirmation ;
on dit souvent d'une personne turbulente ou qu'on ne comprend pas que c'est un mon cinquième (pas de conscience) ;
on demande à quelqu'un de ne pas se faire de mon sixième pour qu'il ne s'inquiète pas ;
mon septième est rouge comme des lèvres fardées, toujours d'après rimbaud ;
on met des barres sur mon huitième comme on mettrait des points sur mon septième ;
mon tout essaie de dire en beaucoup de syllabes l'impasse du langage entre deux êtres.
3. Quand les humeurs s'en mêlent.
mon premier est le préfixe de la contradiction ;
on trace des cercles à la pointe de mon deuxième (deux syllabes) ;
mon troisième est une façon de dire "à toi" en latin (pronom "te" au datif) ;
mon quatrième est les deux syllabes de fin de l'état d'une personne dont on nous explique qu'elle doit garder le lit ;
Quand quelqu'un me sort par les trous de nez, c'est qu'il y a un problème d'humeurs entre nous, et ce problème est mon tout.
4. Il faut positiver,
vu qu'"en france, tout se termine par des chansons" :
1. prenez donc le positif de mon troisième tout ;
2. Retranchez-en un "i" ;
3. puis faites-moi de tout ça un anagramme ;
4. éventuellement posez-moi le résultat en charade ;
5. et, après ça, dites-moi si vous trouvez normal que les humeurs se transforment en chiffres !
Au feu, au feu, il a brûlé nos méninges, sauve qui peut, aux points, andiamo !
N'hésitez pas à ne résoudre que ce que vous pouvez, c'est une course d'obstacles et de relais, qui se donne de grands airs (mais l'air ne fait pas la chanson) de faire les difficiles ! Et surtout, ayez soin de bien répondre ici :
julien.weinzaepflen@numericable.fr
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