mardi 27 mars 2012

Procédures torrentielles

(En guise de compte rendu de la quatorizième charade, première partie)

Du croissant de lune:

Quelle étrange chose, que c'est singulier! Julien le Torrentiel, me presse
de tant de questions, dont la moindre des réponses, prendrait un temps
considérable. Et il insiste, l'entêté, et il insiste! N'importe qui
trouverais la démarche déplacée, la conversation peu plaisante, mais le
Torrentiel, rien ne l'arrête. Faut-il encore avoir les réponses qu'il
attend, satisfaisantes, convaincantes, l'ignorance m'arrête ici et là.
A-t-on jamais vu pareille chose, est-ce que ça a le sens commun? Après les
évènements de Toulouse et d'autres précédents, le Torrentiel s'imagine que
je disposerais, moi, de lumières particulières sur ces faits. Il se trouve
que je n'en ai pas, ou peu, des interprétations qui n'engagent que moi, dont
je ne garantis pas la pertinence complète. J'y reviendrai, mais d'abord, que
je pose quelques constatations. Il se produit des faits à Toulouse, puis,
comme si ça allait de soi, le Torrentiel me cite à comparaître, ici, comme
au tribunal! Alors, il y a que nous ne sommes pas au tribunal, nous ne
sommes pas devant un juge tiers, désintéressé et irrésistible, selon une
définition juridique, récemment découverte dans un bouquin de spécialiste.
Mettons que le Torrentiel veuille m'entendre, moi, il prendrait la place du
juge. Or, il n'est pas tiers, puisqu'il est l'une des parties, il
incarnerait la France, ou quelque chose comme ça. Il est à peu près,
l'unique assistant, et puis, est-il probable qu'il tranche équittablement?
En supposant qu'il le fasse, et si ce qu'il incarne se trouve condamné, la
sentence ne sera pas exécutée, il n'est donc pas un juge irrésistible. On le
voit mal mettre les menottes aux mains de la France, pas vrai? Et si c'est
moi qu'on condamne, alors, je crains les verges du Torrentiel. Mais,
supposons qu'un jour on vienne m'apréhender, carément, moi, avec des vraies
menottes, pour une raison quelconque, pour n'avoir pas eu le trait de penser
et dire ce qui est convenable, au moment où c'est convenable, qui donc, ici,
me prêterait attention et assistance, voyons?


Les évènements de Toulouse, et d'autres lieux, ne sont pas encore clos.
L'évènement se continue, commentaires divers, traitement médiatique, ... Ce
qui compte pour moi, ce sont d'abord les effets prévisibles des évènements.
D'abord, j'ai pensé, que les effets, en période électorale, seraient une
sorte de réplique de la situation post-11 septembre 2001, dont bénéficierait
le mouvement Sioniste et tout ce qui relève du point de vue Occidentaliste.
Voilà ce que j'ai cru au tout début. Puis, en revenant à moi, je me suis
fait la réflexion suivante, que l'histoire ne se
répète pas toujours. Il arrive parfois, que le second évènement qu'on
imagine semblable au premier, n'en est rien qu'une ombre, une caricature.
Cette caricature,
n'est pas le reflet des conséquences du premier évènement, elle est une
copie impuissante, ou bien, les effets sont l'inverse, plus ou moins, des
premiers effets. On s'interroge sur un éventuel virage de l'opinion vers une
plus grande centralité de la problématique sécuritaire, je le crois à peine,
et encore, provisoirement. On s'inquiète d'une éventuelle remontée de ce
qu'on nomme "Islamophobie", je ne sais pourquoi, ma connaissance de la
France et du coeur de la France, me porte à n'en rien croire. Je vais encore
plus loin, ma connaissance vivante de la France me porte à croire à la
poursuite des changements profonds, déjà en cours, du public Français,
envers la politique extérieure et la participation
à toutes ces guerres injustes. Oui, le public Français, commence à
considérer l'importance de ne pas fracturer le corps social, commence à
saisir, qu'il ne faut pas traiter avec tant d'insouciance et de légèreté
offensante, les intérêts des diverses composante du corps social et
national, comme il s'est vu, récemment, avec ces polémiques insultantes,
autour de la viande hallal. On avait pris l'habitude, de considérer que les
intérêts et l'ego des autres étaient négligeables, je crois percevoir que le
Français sera moins négligeant à l'avenir, plus concrètement soucieux, de
n'offenser personne. Il s'est produit un phénomène de taille, le
métissage est aujourd'hui partout présent, la France en serait championne en
Europe, voire en Occident, savoir. Un nouveau peuple est en train de naître,
ou plus exactement, le peuple se transforme sans arrêt, donc, la nation se
transforme et change de perspectives. Il s'en suit que les états d'âme du
migrant, commencent à compter, du moment qu'il est éventuellement, un
gendre, une bru, une pièce rapportée, ou un ami et voisin. Le Français
autochtone de souche, n'est plus aussi indifférent, envers cette pièce
rapportée, ce migrant qui est rentré dans sa maison, sa famille. Il veut la
paix dans la maison, il ne veut pas les ruptures déchirantes. Quoi qu'on
pense de l'acteur de Toulouse, tout le monde s'accorde sur ce que cet homme
dut probablement souffrir. Eh bien, on aimera mieux à l'avenir, qu'il soufre
moins. Traduction électorale, je ne mettrais pas ma main au feu, que la
présidente du Front, si prompte à exploiter l'évènement, en tirera autant
qu'elle croit, en avantage. Concernant les autres candidats, l'évènement est
ou sans effet particulier, ou aura des effets paradoxaux de légère
gauchisation du public électoral. Chers amis, j'écrivais ça, le vendredi
dernier, 23 mars, sans connaître les premières tendances sondagiaires,
depuis les évènements. Mon pronostic se trouve corroboré, le Front de
gauche, devance
toujours l'autre Front, aucune modification de la tendance impulsée depuis
le début de la semaine. La Marine eut beau manger de la viande avariée, ça
ne
marche pas.



Alors, vous vous demandez, comment j'ose m'aventurer à de pareilles augures.
Le Torrentiel sait, d'une part, ma connaissance vivante du monde, que
j'analyse à travers tous les pores de ma peau. Il connaît aussi le pouvoir
de ce que je nomme "la parole efficace". Oui, c'est comme ça, lorsque
j'énonce une conjecture, serait-elle d'une faible probabilité, sa chance
d'advenir augmente, du seul fait que je l'énonce. Allons plus loin. Ces
évènements auront-ils le moindre impacte sur les unions métissés, les mises
en couples dits mixtes? Nullement. Auront-ils un effet ralentisseur sur le
phénomène des convertions? pas davantage. Il me semble bien, que le public
des Français autochtones, va évoluer encore plus vite que prévu, mais dans
une évolution déjà en cours, bien que trop lente, dans le sens de
s'interroger sur les guerres et les lois injustes. Est-ce que donc, par
conséquent, l'acteur de Toulouse a gagné? Indirectement, oui, puisque, me
semble-t-il, il se trompait, sur la réalité de ce public et ce que pense ce
public. Indirectement, puisque ses intentions nous sont mal connues, il ne
semble pas qu'il ait pu envisagé tout ce que je viens de dire, sauf erreur
de conjecture. Il devait croire que le public lui était adverse et hostile,
il n'était pas ainsi, évoluait vers lui, mais trop de lenteur et
d'insouciance dissimulait cette évolution. J'augure, sans certitude, que le
gars de Toulouse, tenait par ailleurs, plus au combat qu'au succès,
n'envisageait pas les lendemains de ses actions. En ce sens, il ne peut ni
gagner ni perdre, ou bien, il a gagné son combat final, qui l'aura le plus
accompli. Si on en croit les médias, il aurait confié, dans ses
interminables échanges, qu'il voulait mettre la France à genoux, ce qui est
à peu près insensé. Il aura accéléré, les
changements déjà en cours, dans le public, lequel public, hélas, n'a
peut-être pas la force de plier et mettre à genoux, une élite arrogante,
devant laquelle, il se trouve lui-même, acanonceau. Ces changements du
public, auront-ils un impacte réel, en politique étrangère?
Comment savoir, puisque ces choses, semblent , échapper depuis longtemps, à
son contrôle. L'impéricie des élites, est telle, qu'on peut bien
s'interroger, sur l'éventualité de dérives oligarchiques, au moins
partielles, comme s'en inquiète Emanuel Todd. Il y faudrait un mouvement
très général et résolu, non pas uniquement, des circonstances électorales.
Le président
du Front de gauche a beau répéter vouloir prendre la Bastille, il n'a pour
l'instant conduit qu'une sorte de kermesse, et non pas une révolution. Ce
serait même préoccupant, parce que, fais excuses, Torrentiel, on a
l'impression qu'une partie importante du corps social, est en pleine
déréalisation! Sois on fait la révolution en payant son prix, soit on ne la
fait pas, mais elle ne sort pas toute gagnée, des urnes électorales.
Révolution délibérée ou non, il semble tout de même que le peuple va
exister, qu'il va se remettre à communiquer, si on pense aux millions de
porte-à-porte, que les formations de gauche promettent d'opérer. Pas
certain, que l'abstention sera si forte qu'on voulait bien le dire, la base
participante pourrait s'élargir, un peuple se remet à exister. Il faut, en
effet, que la France travaille cette question de révolution, de
transformation radicale, si elle veut retrouver la souveraineté qui fut
perdue, au profit d'élites abusives. Avant ça, il faudrait repenser la
problématique de la liberté, puisqu'en France, ce mot est plus rarement
employé qu'on ne croit, on lui préfère les libertés, au pluriel, donc,
indivuelles. Bien souvent, on parle plutôt des droits, qui sont pluriels
aussi, et sous-entendu, les droits de l'individu, non pas le droit
collectif. On affecte de croire, pour ne prendre que cet exemple, on affecte
de croire dans les commentaires sur les évènements Arabes, que l'enjeu,
n'est que la conquête de libertés et de droits individuels, la souveraineté
collective des peuples, ayant en somme peu d'importance, à entendre les
commentateurs, les prétendus faiseurs d'opinion. C'est bien entendu, une
imposture, un sophisme lamentable! En gros, allez, je vais prononcer
une parole déplaisante, en gros, la France est, ou plutôt se croit être, ou
se vit,
que ce soit vrai ou faux, comme une démocratie socio-bourgeoise. Tout le
monde, est sensé être de la classe moyenne, non? Eh bien, j'apréhende qu'il
y ait bientôt, des jours, où il va falloir se penser autrement que
moyen!


Tu me questionnes, Torrentiel, sur les situations Afghanes, notamment, sur
la culture de l'opium. Oui, affirmatif, l'ancienne gouvernance dite
Talibane, a
réussi à faire disparaître cette production, il en fut attesté dans les
médias du monde, de façon récurrente, il est attesté que ces cultures ont
repris après l'invasion. Ce n'est pas juste ça, mais il y a aussi, la
manière, très singulière, la façon dont ça s'est produit. Quand on sait tout
ce qui sefait, en Amérique Latine, en termes de répression, sans beaucoup de
succcès, que l'arme aérienne, elle-même, les radars, s'avèrent impuissants,
on m'accordera que cette ancienne gouvernance Afghane, n'en avait pas les
moyens, s'il eut fallu opérer par déploiement militaro-policier. Curieuse
chose, à peine croyable, la simple parole a suffi! Si tu cherches des
exemples semblables, dans l'univers de culture Chrétienne, ce sera en vain,
Torrentiel, j'en ai bien peur! Est-ce que ça ne relève pas du merveilleux?
Ceci me
permet, en effet, de démontrer que cette gouvernance dut être populaire, et
non pas tyrannique comme on le suggère par propagande mensongère, puisqu'en
ce cas, comment expliquer cette étrange réussite? Ton pape, qui visite le
Mexique, aujourd'hui même, a beau prêcher contre les maffias de la drogue,
qui font chaque année des milliers d'assassinats, j'ai hélas l'impression,
que sa parole est de peu de poids. On l'écoute distraitement, selon
l'expression des Huguenots qu'on forçait à entendre la messe, "une oreille
aux champs, l'autre à la ville". En gros, le vécu religieux Chrétien, est
chose grattuite, il n'en coûte pas cher, un peu de chant et musique, très
agréable au fond. C'est quoi, cette religion qui permet tout et ne défend
rien? Bon, serais-je cruel? Non, je t'accablerai plus, une autre fois.


Tout ça prend un temps considérable, engloutirait tous mes loisirs. Alors tu
me demandes des explications sur ce que j'apelle l'Islamisme politique. Je
n'ai pas une définition positive, je sais dire ce que ça n'est pas. Du
reste, ça recouvre un champ si vaste, qu'on ne peut pas l'exposer si vite.
Droite, gauche, comment savoir? Une fois, un journaliste Français,
questionnait avec insistance le sheik Rached Ghanouchi, sur le point de
savoir, si le parti En-Nahda, "Renaissance Islamique", peut s'apparenter aux
formations Chrétiennes-démocrates. Il cherchait de la ressemblance, de
l'équivalence, il en fut pour ses frais. Une réponse accomodante et
aproximative est tentante dans ces cas, mais le sheik n'aime pas les
aproximations, les inexactitudes. Il répondit en substance, sans vraiment
répondre, que les mouvements Chrétiens-démocrate, sont pertinents dans leur
contexte. J'entendis un jour, que l'Islamisme serait du Mahoïsme avec du
sens, en plus, pourquoi pas, j'aime le sens. Moi-même, je fais parfois, la
ressemblance entre la Tunisie actuelle, et ce que pouvait être la France de
la Libération, avec le même esprit pionnier, la même énergie
reconstructrice, vouloir se remettre debout! Des comparaisons plus ou moins
pertinentes, on ne peut pas faire plus, en toute rigueur intellectuelle.


Maintenant, Torrentiel, si tu veux me poser des questions plus précises,
dans les limites de mes loisirs et connaissances, je tâcherai de te
satisfaire. Mais, diable, que ce ne soit pas dans le contexte de cette
affaire, puisque là, sans t'en rendre compte, tu fais mauvais goût! Je n'en
ai pas agi ainsi, après l'affaire Norvégienne de l'été dernier, fais
excuses. Tu as beau dire, que je suis pas sur la scélette, mais voyons, il
suffit de te citer toi-même. Tu as écrit ceci,

Sur ce, la parole est à "la défense" et autre part tu écris que l'Islam
politique me met sur la scélette, pourquoi est-ce ainsi dans ton esprit?
Voilà une question que je te retourne. La démarche n'a rien d'amical, elle
dut t'être inspirée sans réflexion suffisante, dans la foulée des
évènements, je suppose. Si je le souffre et te répond, c'est en raison du
fait que véritablement, en privé, tu m'as fait, parfois, des concessions, ou
ce qui semblait telles. En fait de concessions, nous serons quittes, à peu
près, il me semble. Ce coup-ci, j'ai fait presque tout ce que tu voulais,
non? Ainsi, je ne suis pas inexhorable, mais gare à n'en pas abuser.


Les évènements eux-mêmes, nous ne pouvons pas en dire grand-chose. La
singularité du gars est très grande, celle de la famille, aussi. Après, il y
a cet aspect mécanique, cette résolution plutôt froide, qui aux débuts,
faisait penser à un néo-nazi, un activiste Européen. Si on en croit les
médias, l'école fut une improvisation, par suite d'un rendez-vous manqué.
Or, dans l'école elle-même, l'acteur s'est comporté apparemment, sans que ce
changement de programme et de cible, des enfants, n'altère son applomb. Il y
a l'incident de l'appartement, l'état de siège, le combat final, et cette
habileté aux armes, la précision implacable du tir, au point d'atteindre des
policiers revêtus de tenues pare-balle, et les blesser à travers les
jointures des tenues. Cet homme devait être doué d'une réelle endurance
physique, disposant de quelques moyens financiers, étant bien entraîné au
tir de précision. Qu'y a-t-il d'autre à dire? Les médias nous aprendrons ou
pas, la suite des choses. L'évènement est d'importance, oui, mais pas telle
qu'on l'a fait. On a la désagréable impression, qu'il en fût allé autrement,
sans l'incident de l'école, ou bien encore, s'il se fût agi d'une autre
école, publique, par exemple. Je n'ai pas aimé entendre qualifié Toulouse de
"ville sinistrée", à croire qu'un céisme y était survenu. Que de superlatifs!
On aurait fini par entendre parler de ville martyre, pourquoi pas, comme
Homs, en Syrie! L'école fut, croit-on, une improvisation inattendue, son
projet apparemment unique, semble avoir été, de punir des militaires de
couleur, qui ont fait l'Afghanistan. Si on se pose la question, pour quelle
raison ne s'en prenait-il qu'à ceux-là, je crois pouvoir répondre. C'est que
les missions en Afghanistan, on peut admettre, à la grande rigueur, en
poussant loin la tolérance, qu'un Français autochtone de souche, puisse
encore se la raconter sur la légitimité de ces opérations. Un gars de
couleur, ne peut absolument pas se la faire comme ça, impossible! A la
rigueur, un Européen, peut croire à cette propagande, on suppose, pas un
beur. Il y a l'hypothèse d'une différence de motivations entre ces deux cas,
il me semble, l'Européen étant en quelque sorte plus aisément excusable.
Puis, il faut bien ajouter autre chose, les opérations dites extérieures ne
sont pas imposées mais proposées, associées à des avantages considérables. A
la base, le militaire jouit déjà, d'un statut et d'un salaire apréciable,
une prime substantielle lui est servie, s'il opte pour ce choix, qui ne lui
est pas imposé. Je le sais avec certitude, ayant soigné des militaires qui
n'en voulaient pas, ce qui veut dire, qu'on peut refuser sans dommage pour
la carrière. Donc, en gros, selon moi, et sauf erreur, nous sommes en
présence de gens, qui en gros, pensent que c'est mal d'aller en Afghanistan,
et qui ont le choix de ne pas s'y rendre, mais qui y vont quand-même. En
revanche, un Français de souche Européenne, pense peut-être que ce n'est pas
si mal que ça, à la rigueur, il a moins d'état d'âme, croit-on, s'il accepte
semblable mission. La comparaison avec les harkis d'Algérie ne tient pas,
ceux-ci étaient réellement pauvres, ce qui n'est pas le cas, je le répète,
des militaires de carrière d'aujourd'hui! Qu'on n'allègue pas, qu'un
quelconque sentiment de patriotisme se mêle à ces initiatives, je ne connais
personne dans mon entourage, qui dirait que la participation Française en
Afghanistan, relève de la guerre juste, on dit même qu'elle ne sert pas la
France mais d'autres intérêts, qu'elle manifeste une souveraineté
insuffisante. En connais-tu, Torrentiel, qui s'expriment autrement,
là-dessus? j'en serais surpris. L'amour de la France, dans ce cas d'espèce,
consisterait à dire la vérité, que la France fait du mal et commet
l'injustice en Afghanistan. Il y a deux sortes d'ennemis. Le premier est
celui qui te combats, savoir s'il a raison de le faire. Le second, c'est le
perfide, qui ne veut pas t'éviter de faire le mal. Parfois, l'ami, est celui
qui te contrarie, t'empêche de nuire. Entends à ce propos, une anecdote
illustrative. L'envoyé de Dieu, salut et bénédictions, dit un jour, à ce
qu'on rapporte,

"Que le croyant vienne en aide au croyant, qu'il soit l'offenseur ou
l'offensé". Ceux qui étaient près de lui, se récrièrent en substance, dans
ces termes,

"Envoyé de Dieu, qu'on vienne en aide au croyant offensé, nous comprenons
bien, mais quand il est l'offenseur"? A cela, le prophète répondit en
substance,


"S'il est l'offenseur, qu'on l'éclaire et qu'on le sauve de l'erreur."


Agissant ainsi, je ne veux pas que le mal de la France, Torrentiel. En
effet, ce sera un comble, qu'il ait fallu un drame, au lieu de m'écouter moi
et tant d'autres! En partie, cette auto-magnification, de se croire
libérateur et bienfaiteur des peuples, dispensateur de démocratie et j'en
passe, se raconter des chose pareilles, voilà ce qui
contribuait à rendre certains plus sourds qu'il ne faut. Que désormais, on
soit attentif à la parole de ceux qui ne vont pas dans le bon sens du poil,
ceux qui disent à la France, qu'elle ait à s'observer dans un miroir
véritable, qui dit la vérité, comme celui qu'a brisé la méchante reine, dans
le conte de Blanche-Neige. Je suis le miroir véritable, celui qui dira si la
France est ou non, libératrice des peuples. Ne me brisez pas, écoutez-moi!
Or, voilà que je dis à la France qu'elle n'est pas libératrice des peuples,
mais qu'elle en a la vocation. Qu'elle exerce sa vocation, authentiquement
et véritablement, qu'elle soit exactement ce qu'elle dit être, ce qu'elle
rêve d'être, et ainsi, elle sera la plus belle, sans contestation!


Alors, la question qui tue, que penses-tu de ça, est-ce que tu condamnes? La
justice des hommes, si l'acteur fût pris vivant, eût procédé et condamné,
savoir ce qu'il en serait exactement, la justice divine n'est pas de mon
ressort. Le Torrentiel peut témoigner, qu'envers le Norvégien, je me
conduisis pareillement, je n'ai même pas voulu croire, à une prétendue
affection psychiâtrique de circonstance, qui arrange trop tout le monde. Sur
celui de Norvège, je n'ai dit que peu de choses, aucune condamnation
pontifiante, ni pleurs de Margot. Celui de Toulouse, je ne le traiterai pas
plus mal. Torrentiel, je ne connais pas ce gars, mais je m'interdis de le
dire, ne voulant pas ressembler à votre premier évêque de Rome, celui qui a
dit, "Qui est cet homme? je ne le connais pas". ou encore, "c'est de
l'histoire ancienne"... Tu croyais quoi?


C'en est fini de ces tirades, pour l'instant. le Torrentiel est absent, nous
verrons à son retour. Des questions, mais pas de tribunal, pardon! Je ne
répondrai que si je veux, pas question d'y consacrer tout mon petit loisir.
Je pardonne au Torrentiel, cette fois, d'autres fois, il m'a pardonné. Je
suis fourbu de cette longue lettre, drôle d'exercice, fatiguant!


J'ai attendu à ce lundi soir, pour vérifier, que le contenu prédictif de ma
lettre ne se démentait pas. Je ne change pas d'avis, les exploitations et
récupérations du Front, passe encore, mais que de maladresses, de la part du
Président candidat et ses proches! Maladresses, non pas, mais choix délibéré
dans ces tentatives de dissocier et diviser le peuple, au moment même, ou
celui-ci, semble vouloir s'unir et dire "nous"! Oui, c'est de ça qu'il
s'agit, une lutte entre les forces dissociantes et ceux qui veulent se lier,
s'associer, dire "nous". Dans ce contexte, l'Arabo-Musulman, peut-il hésiter
entre ces deux tendances? Il se doit au grand peuple de France quand
celui-ci veut revivre. Maintenant, je peux mettre le point final, me
diras-tu Torrentiel, selon les formules de Platon, si j'ai parlé comme il
faut?


Croissant de lune.

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